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Le comte Lanza vous salue bien
29 avril 2020

POLITIQUEMENT CORRECT ET RACES HUMAINES PREMIERE PARTIE

 

 

 

POLITIQUEMENT CORRECT  ET RACES HUMAINES

PREMIÈRE PARTIE

 

 

 

 

 [ Nous utilisons dans ce message des photos trouvées sur internet, que nous créditons. En cas de contestation, nous les supprimerons à la première demande des ayant-droit ]

 

 

 

Nous proposons ici quelques réflexions à la fois sur la notion de politiquement correct et sur la question, combien controversée et polémique, de l'existence de plusieurs races humaines.

Ce qui permet de passer de la première idée à la seconde, c'est une analyse scientifique récente portant sur des tâches de sang; ce sang serait celui du célèbre journaliste révolutionnaire et membre de la Convention, Jean-Paul Marat. Ces analyses mettent en oeuvre des méthodes qui sont parfois considérées comme établissant l'existence des races.  Mais cette thèse est loin d'être majoritaire (surtout en France).

Quand on n'est pas d'accord, on peut utiliser des raisonnements pour expliquer pourquoi on n'est pas d'accord. On peut aussi,comme on va le voir, utiliser une méthode plus simple: passer sous silence ce qui déplait. Cette attitude ressortit particulièrement de ce qu'on appelle le politiquement correct.

 

 

 

 

LE POLITIQUEMENT CORRECT : LANGAGE ET MORALE

 

 

 

Qu’est-ce que le politiquement correct ?

On l’a défini, généralement comme des formulations de langage qui évitent de désigner de manière jugée péjorative certaines catégories de la population, minoritaires ou dominées (ou les deux). C’est à peu près ainsi que l’expression a été utilisée dans les annés70-80 quand le phénomène est apparu aux Etats-Unis .

Elle s’appuyait sur des théories linguistiques (hypothèse Sapir-Whorf) dont la version courante est que « la façon dont nous voyons le monde est influencée par le niveau de langage que nous utilisons » (Wikipedia art. Politiquement correct)

Par la suite l’expression a été utilisée pour nommer une sorte de complexe d’idées et de réactions formant une idéologie progressiste, fondée sur la non-discrimination raciale ou sexuelle.

Le Centre national de ressources textuelles et lexicales définit ainsi le « politiquement correct » :

« Politiquement correct, expression calquée de l'anglo-américain politically correct et qualifiant une attitude appelant au respect des différences, au refus des discriminations à l'égard des minorités ; par extension et en mauvaise part, se dit de propos et d'attitudes inspirés par le conformisme du moment. »

https://www.cnrtl.fr/definition/academie9/politiquement

 

 

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 Un souvenir des débuts de l'expression politically correct aux USA. Le livre de James Finn Garner Politically correct Bedtime stories (Conte de fées politiquement corrects) parut en 1994. L'auteur connut le succès en réécrivant de célèbres contes de fées selon les règles du politiquement correct, afin d'en démontrer les aspects absurdes. Ici l'édition pour le 20ème anniversaire de la première publication.

Amazon.

 

 

Cette idéologie s’est modifiée graduellement, de sorte que la volonté de non-discrimination est devenue une forme d’affirmation des segments qui  étaient jusque-là discriminés, si bien qu’on  arrive à un complexe d’idées et de réactions qui accordent la primauté à certaines appartenances, communautés ou orientations sexuelles et en même temps, rabaissant d’autres appartenances, communautés, orientations, définies comme majoritaires, au motif qu’elles auraient disposé ou disposeraient encore d’une prééminence, d’une supériorité et d’un pouvoir d’oppression qu’il faut dénoncer et combattre.

 

 

 

 

LE DISCOURS PROGRESSISTE

 

 

Le politiquement correct se confond en pratique avec ce qu’on appelle souvent le progressisme (dans sa version actuelle, qui ne met plus au premier plan la recherche du bien-être des classes populaires et une répartition plus équitable des richesses en leur faveur, mais la promotion de certains segments de la population, appartenant à des communautés qui se présentent comme discriminées). La notion est aussi proche de celle de bien-pensance, quoiqu’historiquement la bien-pensance soit un concept neutre qui désigne les idées dominantes ou conformistes : la bien-pensance des années 30 n’est pas celle des années 2000-2020, du moins pas en ce qui concerne le contenu – mais les ressorts du conformisme sont probablement les mêmes à toutes les époques, en cela que les idées qui s’imposent par conformisme sont adoptées non par conviction profonde, mais par mimétisme social.

Le politiquement correct, dans la deuxième acception (idéologie) est lié au politiquement correct langagier de la première acception, du fait qu’il utilise des formes rhétoriques qui le valorisent et dénigrent ses opposants : au lieu de se présenter comme une idéologie « comme les autres » sur le marché des idées, en quelque sorte, le politiquement correct se présente comme le seul discours acceptable, seul conforme à la morale et à la vérité*. A partir de présupposés admissibles, l’idéologie développe des conséquences sans vrai rapport logique avec les présupposés. Par exemple, l’immigration sera impossible à contester au motif que les êtres humains sont égaux, alors que l’égalité de principe des êtres humains n’a rien à voir avec les problèmes démographiques, géopolitiques ou de société, qui doivent être appréhendés selon des critères rationnels.

                                  * « Pour le philosophe Dominique Lecourt, le politiquement correct est « une rhétorique de dissuasion », « un moyen d'intimidation qui laisse penser qu'il existerait une pensée unique, une voie droite par rapport à laquelle nous devrions tous être jugés » (Wikipedia, art. cité).

 

Ce discours fait en sorte de disqualifier celui qui n’est pas d’accord ou qui émet des doutes ; il implique que la parole adverse est illégitime, voire délictueuse : pour les adeptes du politiquement correct, les lois peuvent et doivent être renforcées pour éliminer les opinions contraires, et des instruments ont été mis en place pour leur donner satisfaction (par exemple, les sanctions prévues par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, sur saisine des associations ou des individus) : aujourd’hui, le dénonciateur n’est pas suivi à tous les coups par le juge ou le censeur « officiel », mais on peut penser que le système peut prendre à l’avenir plus de force encore, de sorte que le même comportement qui est estimé aujourd’hui non sanctionnable, le sera demain.

Il suffira que les juges ou censeurs officiels soient de façon encore plus évidente, recrutés parmi les dénonciateurs (qui généralement se donnent des appellations plus valorisantes) pour obtenir une application extensive des mesures répressives existantes et leur renforcement.

Enfin, comme toute idéologie, le progressisme développe des formes intégristes qui s’en prennent en priorité, non aux adversaires déclarés du progressisme, mais aux progressistes du courant majoritaire, cherchant à montrer qu’ils sont en fait des tièdes ou des anti-progressistes qui s’ignorent.

Les incidents de l’université américaine d’Evergreen (voir notamment le reportage sur You Tube https://www.youtube.com/watch?v=u54cAvqLRpA ) sont caractéristiques de cette tendance à constituer des groupes de « purs », dont la justification est de trouver et dénoncer des impurs, des tièdes et des laxistes, dans le milieu même des progressistes, comme on traquait autrefois, dans certaines religions ou partis, les fidèles ou les militants déviants, en inventant toujours plus de critères pour passer au crible leur comportement.

Comme on l’a dit, le discours politiquement correct vise à désormais à promouvoir certains appartenances, communautés, orientations sexuelles et à dénoncer d’autres appartenances, communautés, orientations sexuelles, qualifiées de dominantes, voire même toute la production intellectuelle des « dominateurs », dont on dénie la validité, l’autorité ou l’intérêt (par exemple, « la science blanche », « l’art blanc », ou la « science masculine », etc).

Dans ces conditions, il est logique que le discours politiquement correct soit employé par les activistes des minorités * – qui essayent d’imposer ainsi ce que certains appellent une « tyrannie des minorités », leur permettant, sous couvert de dénoncer des discriminations**, d’engager une conquête du pouvoir. Les « minorités opprimées » doivent se réunir pour mener ensemble le combat contre leurs oppresseurs qui sont les mêmes (?) : c’est l’intersectionnalité des luttes.

                                          * Nous mettons des guillemets à « minorités » non par ironie, mais pour tenir compte qu’au moins une des populations concernées (même si les activistes de cette population sont, pour le coup, une minorité) est quasiment une majorité : la population féminine.

                                         ** « Pour le sociologue Raymond Boudon (…) il est le fait davantage de minorités actives et de groupes d’influence que de l’opinion elle-même..Pour cet auteur, le phénomène peut s'expliquer par l'effet Olson, désignant un mécanisme par lequel une minorité organisée et décidée peut imposer ses vues à un groupe plus large mais désorganisé et au sein duquel chacun fait le raisonnement implicite que les autres parmi son groupe s'occuperont de résister pour lui(Wikipedia, art. cité)

 

 

 

 

 ARME DE CLASSE ?

 

 

Mais ce discours est aussi adopté - paradoxalement – par les représentants des classes dirigeantes et la plus grande partie des leaders d’opinion.

Comment un discours qui conteste les situations de domination (réelles ou imaginaires) peut-il être le fait des dominants eux-mêmes ? Par exemple, pourquoi des médias peuplés très majoritairement de blancs ont-ils décidé de dénoncer la domination blanche, ce qui revient à se dénoncer soi-même (pour peu qu’on prenne les déclarations au pied de la lettre)?

Y voir une démarche guidée seulement par le sens de la justice serait sans doute naïf.

Nous laisserons à chacun le soin de trouver la réponse qui lui parait la plus adéquate. Mais nous sommes assez d’accord avec ceux (Jean-Claude Michea, Christophe Guilluy) qui voient dans le politiquement correct une attitude de classe visant à justifier la domination de l’élite sur la masse, par exemple sur la masse des « petits blancs » dont le prétendu racisme, la prétendue attitude hostile aux minorités sexuelles, le prétendu machisme, justifieraient la situation subordonnée et la mise à l’écart, et partant, la disqualification de leurs réclamations.

L’élite justifie sa position de domination non seulement par le mérite (c’est-à-dire les études, comme s’il était miraculeux que les personnes issues d’un milieu  généralement favorisé disposent des connaissances et aptitudes qu’on acquiert dans ce même milieu), mais aussi par la morale : elle représente le camp du bien -  et tout est fait pour convaincre l’opinion dans son ensemble qu’il s’agit du camp du bien, grâce aux procédés de fabrique et de contrôle de l’opinion.

D’une part, c’est le prix à payer pour que le public évite de se demander en quoi l’élite mérite vraiment sa position avantageuse. D’autre part, en choisissant de se positionner aux côtés des minorités dites discriminées (sans d’ailleurs les côtoyer réellement, au moins en ce qui concerne les minorités raciales ou ethniques), l’élite arrive à dissimuler la discrimination effective d’une grande partie de la population formant les classes populaires ou moyennes.

En ce sens, le politiquement correct est une arme de classe.

Bien entendu, le politiquement correct est en même temps une arme d’auto-promotion pour des segments restreints de la population : par exemple pour les féministes, où le combat contre la société « patriarcale » et masculiniste, sous-couvert d’être un combat en faveur de toutes les femmes, sert avant tout à favoriser la prise du pouvoir d’une élite féminine remplaçant l’élite masculine. On peut penser que dans une entreprise, les femmes occupant le bas de l’échelle ne sont pas mieux traitées par une femme dirigeante que par un homme dirigeant ;  dans un service public, un média, une institution culturelle, une femme dirigeante utilisera les mêmes stratégies pour arriver et se maintenir au pouvoir qu’un homme (une fois admis le postulat de base qu’en tant que femme, elle doit être promue, faute de quoi il y aurait une discrimination), s’entourera du même type de camarilla, aura le même type de management, etc.

 

Terminons enfin par un constat : l’expression « politiquement correct » avait d’abord été prise en bonne part, revendiquée par ceux qui en faisaient preuve. Les adversaires des attitudes ainsi caractérisées ont fini par lui donner une connotation péjorative ou ridicule. Comme en même temps, il y a désormais une certaine visibilité dans les médias des attitudes hostiles au politiquement correct, les progressistes essaient d’insinuer que l’expression aurait changé de sens, que ce qui est maintenant politiquement correct, c’est l’anti-progressisme. Ce dernier serait devenu la nouvelle bien-pensance.

Mais cette tentative de retournement n’est pas crédible. Quelle que soit la remontée (relative) des positions hostiles au politiquement correct, le contenu de ce dernier n’est pas modifié - il s’agit bien des formulations et des pensées qui veulent promouvoir le progressisme. De plus les critiques faites au progressisme ne constituent pas une idéologie à part entière, un autre « camp du bien » : faire observer les erreurs ou les fautes logiques d’une idéologie n’est pas suffisant pour créer une idéologie contraire, de même que le scepticisme n'est pas une religion.

 

 

 

LA NOTION DE RACE

 

 

Nous allons examiner maintenant un cas d’application du « politiquement correct », à propos de la notion de race.

La disqualification de la notion de race en elle-même ne relève pas du politiquement correct, mais d’autres facteurs, et en partie de l’évolution des connaissances scientifiques. Pour le dire rapidement, autrefois incontestée et soi-disant « prouvée » par la science du 19ème siècle, la séparation de l’humanité en plusieurs races a ensuite été mise en cause, jusqu’au moment où il a été admis par la communauté scientifique qu’il n’y avait qu’une seule race humaine.

Historiquement, la notion de race avait un lourd passif à supporter : elle fut à l’origine, en grande partie, de l’idéologie nazie. On lui reprochait aussi son rôle dans la colonisation, conçue comme domination des races dites supérieurs sur ls races dites inférieures, domination souvent présentée (sincèrement ou pas !) comme étant dans l’intérêt même de ces dernières, pour reprendre une célèbre expression de Jules Ferry. Mais même sans cette justification idéologique ou para-scientifique, la colonisation aurait existé, à partir du constat de fait que certaines populations disposaient d’une supériorité technique leur permettant d’assujettir d’autres populations.

Bref, la nocivité de la notion de race allait de soi. Mais elle avait pour elle une forme d’évidence, sans même faire entrer en ligne de compte des considérations de hiérarchie ou de supériorité : cette évidence était la division apparente de l’humanité en groupes diversement colorés et pouvant se distinguer par d'autres caractéristiques physques héréditaires (taille, forme de la tête, traits du visage).

Aussi la notion de race continue à avoir une utilité descriptive dans certains pays :  tout le monde connait ces séries policières américaines où le signalement du suspect est ainsi donné : de race caucasienne, c’est-à-dire de race blanche – dans certaines théories du 19ème siècle, la race blanche, ou indo-européenne, était supposée avoir pour origine le Caucase, d’autres théories lui donnant comme origine les régions de l’Himalaya*

                                    * http://www.slate.fr/monde/71273/pourquoi-blancs-caucase-caucasien. Le terme Caucasien était aussi utilisé en France jusqu'aux années 1950. Il reste en vigueur dans les enquêtes médico-légales aux USA. "Le terme de caucasien pour désigner les personnes à peau blanche est tombé en désuétude en France et au Québec" (cf.Caucasien (anthropologie), Wikipedia).

 

Le terme Caucasien  n'est pas utilisé dans les statistiques ethniques américaines proprement dites : les catégories utilisées sont les suivantes (elles sont adaptées à la population américaine) : Blanc, Noir, Asiatique, Indien d’Amérique ou indigène d’Alaska, indigène Hawaïen ou d’autres insulaires du Pacifique, ainsi qu’une catégorie résiduelle (« autre race ») (Richard Alba et Nancy Denton, Les données raciales et ethniques aux États-Unis : entre connaissance scientifique et politique des identités, Revue française de sociologie 2008/1 https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-1-2008-1-page-141.htm).

 

Les personnes orginaires d’Afrique du nord, du Moyen-Orient, sont inclus dans la race blanche. Tout se complique du fait que l’administration a aussi introduit au moins un concept ethnique supplémentaire, « hispanique » ; or un hispanique peut être de n’importe quelle « race ». Les différents Etats fédérés ont aussi leur classification qui en raison des réalités locales peut différer de la classification fédérale. On arrive à une complexe classification ethno-raciale (qui se modifie dans le temps et qui, depuis le début des années 2000, est auto-déclarative : chacun choisit la catégorie à laquelle il estime appartenir).On peut aussi se déclarer comme appartenant à deux races ou plus.

« Tout l’édifice légal des droits civiques (mais aussi des programmes de santé) repose sur ces informations statistiques desquelles découle l’orientation de la législation dans ce domaine. » (Olivier Richomme, La classification « ethno-raciale » des statistiques démographiques aux Etats-Unis, Annales de démographie historique, 2007/1, https://www.cairn.info/revue-annales-de-demographie-historique-2007-1-page-177.htm.

 

 

 

LA NOTION DE RACE EN DROIT FRANÇAIS

LA CONSTITUTION

 

 

En France, pays où le souci de non-discrimination a été pris énergiquement en charge par l’Etat, surtout après la seconde guerre mondiale,  les dirigeants se sont trouvés en face d’une difficulté. Fallait-il dire que  tous les hommes (au sens, faut-il le souligner, d’humains) avaient les mêmes droits, quelle que soit leur race, ou bien, à partir du constat, présumé scientifique, que rien de tel que la race n’existait, faire disparaître le mot des textes légaux ? Pour autant, il fallait aussi réprimer ceux qui voudraient utiliser l’appartenance supposée à une ou des races comme élément de discrimination.

La Constitution de 1958 (reprenant d’ailleurs des formulations de la Constitution de 1946) indique dans son article premier :

Article 1 (Modifié par LOI constitutionnelle n°2008-724 du 23 juillet 2008, art. 1)

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.

 

On peut être surpris de trouver dans le texte actuel de la Constitution le mot « race », puisqu’il a été assez claironné que le mot avait été supprimé. En effet, l’Assemblée nationale a supprimé le mot par un vote unanime en juillet 2018, mais le Sénat ne s’est pas prononcé et en l’état actuel de la procédure de modification législative, le mot reste dans la Constitution.

Il n’est pas très facile de savoir quelle est la situation actuelle du projet de modification : est-il abandonné ? (assez curieusement, on ne trouve cette indication nulle part).

La formulation qui aurait dû remplacer la formulation contenant le mot « race » à l’article 1er était : « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d'origine ou de religion » (le sexe remplaçant, en quelque sorte, la race).

Lors des débats parlementaires, la Garde des Sceaux Nicole Belloubet avait indiqué que "cela [la suppression du mot « race »] ne fragiliserait pas juridiquement la lutte contre le racisme" car "il y a des nombreux filets de sécurité qui demeurent".

"Le mot race subsistera dans le préambule de 1946, qui figure dans notre bloc de constitutionnalité", a-t-elle rappelé ainsi que dans plusieurs normes internationales qui interdisent les distinctions fondées sur l’existence de prétendues races.

Dans une intervention un peu décalée, le mathématicien LREM Cédric Villani a cependant prévenu que cette suppression du mot race ne devait pas être décidée au nom de la science, "qui peut toujours évoluer", mais au nom de "l'empathie et du sens du destin commun par lesquels nous reconnaissons toute l'humanité comme nos frères et sœurs". »

https://www.publicsenat.fr/article/politique/a-l-unanimite-l-assemblee-supprime-le-mot-race-de-la-constitution-88160

 

 

 

 

LES AUTRES TEXTES LÉGAUX

 

 

S’il avait été prévu de supprimer le mot « race » de l’article 1er de la Constitution, cette suppression avait surtout un caractère symbolique car il semble difficile d’en faire l’économie dans d’autres textes, où il n‘était pas envisagé de le supprimer, ce qui met en évidence le caractère d’affichage de la mesure, voire une forme d’hypocrisie : on dénonce d’un côté et on maintient ce qu’on dénonce de l'autre).

Ainsi la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse énonce à son article 24 (modifié en 2019) :

(…)

Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.

[l’alinéa suivant punit des mêmes peines ceux qui « auront provoqué à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap…. »]

 

L’article 211-1 du Code pénal (modifié par Loi n°2004-800 du      6 août 2004 - art. 28 JORF 7 août 2004) prévoit :

Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l'encontre de membres de ce groupe, l'un des actes suivants :

(…)

 

Ainsi donc, pour le génocide, le concept de race fait partie de la définition du crime. Toutefois, dans d’autres articles, on a des rédactions qui tout en maintenant le mot race, ajoutent l’adjectif « prétendue » ce qui évite d’affirmer l’existence des races, celle-ci serait seulement le fait des personnes incriminées :

L’article 132-76 du Code pénal (modifié par LOI n°2017-86 du      27 janvier 2017 - art. 171) énonce :

Lorsqu'un crime ou un délit est précédé, accompagné ou suivi de propos, écrits, images, objets ou actes de toute nature qui soit portent atteinte à l'honneur ou à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime à raison de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée, soit établissent que les faits ont été commis contre la victime pour l'une de ces raisons, le maximum de la peine privative de liberté encourue est relevé ainsi qu'il suit :

(…)

L’article 225-1 du Code pénal (modifié par LOI n°2016-1547 du      18 novembre 2016 - art. 86) énonce :

 

Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, (…) , de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée.  (…)

L’article R625-7 du même code prévoit que « La provocation non publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe. (…) »

 

D’autres textes existent punissant notamment les mêmes faits commis par les moyens de communication numériques.

On peut remarquer la rédaction alambiquée de certains textes, où il est question de « son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race », car comment pourrait-on appartenir « vraiment » à une « prétendue » race ?  Mais l’énumération comportant aussi les mots nation, ethnie etc, on peut penser que la notion d’appartenance vraie ou supposée concerne ces catégories, et non la race, où selon la philosophie qui inspire les textes, il ne peut y avoir d’appartenance réelle à ce qui n’existe pas, ou, au mieux, qui est sujet à caution.

 

Le site Service Public précise de son côté, pour « l'incitation à la haine raciale » :

« L'incitation à la haine raciale consiste à poser des actes qui sont de nature à susciter auprès de tiers l'expression de la haine à l'encontre de certaines personnes, en raison de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique ou nationale. Il s'agit d'une infraction qui est punie par la loi.

L'incitation à la discrimination et à la violence consiste à pousser les tiers à commettre des actes discriminatoires ou violents à l'encontre de certaines personnes en raison des mêmes critères ethnique, religieux ou nationaux. Elle est également punie.

Les personnes visées peuvent être :

  • un groupe de personnes non dénommées (tels pratiquants d'une religion, telle nationalité...)
  • ou une ou  plusieurs personnes précisées et désignées par leur nom. »

On voit donc qu’il existe une confusion certaine dans cette définition, puisque l’adjectif racial ne saurait s’employer valablement pour ce qui concerne une nation, une religion. L’appellation « incitation à la haine »*  doit donc se décliner en haine raciale, ethnique, religieuse etc. Evidemment le juge appréciera si l’infraction est constituée : par exemple, il y a peu de chances qu’il considère qu’insulter les Corses ou les Bretons est une incitation à la haine ni raciale, ni ethnique, ni nationale.

                                        * Au demeurant cette expression ne figure pas telle quelle dans les textes de référence, notamment l’art.24 de la loi du 29 juillet 1881. C’est une simplification à destination du public, mais qui entretient de fâcheuses confusions.

 

La volonté (pas menée à son terme à cette date) de supprimer le mot « race » de la Constitution prétendait se fonder sur le consensus scientifique pour qui il n’existe qu’une seule race humaine. Mais certains ont fait remarquer qu'il est dangereux de subordonner une position morale à une vérité scientifique.

Ainsi pour le politologue et sociologue Pierre-Laurent Taguieff,  considérer que le racisme est un mal au motif que les races n’existent pas, revient à considérer qu’il serait justifié si les races existaient.

Lors du débat parlementaire, un des députés, le mathématicien Cédric Villani, attira l’attention sur le fait que la science ne devrait pas être invoquée à l’appui de la modification constitutionnelle, car la science « peut toujours évoluer ».

 

Enfin, le consensus politique autour de l’inexistence des races est surtout un phénomène français.  « Dans le monde anglo-saxon, les catégories raciales sont monnaies courantes » (Courrier international  https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/vu-de-letranger-suppression-du-mot-race-dans-la-constitution-mesure-plus-polemique ).

 

Courrier international rappelle qu'au moment du vote de l’Assemblée nationale française, le journaliste britannique de droite Rod Liddle écrivait dans The Times : bien sûr que les races existent et on ne peut les supprimer d’un trait de plume, ironisant d’ailleurs sur tous ceux qui ont obtenu des avantages (notamment des emplois au titre de la discrimination positive) au motif qu’ils appartenaient à des races discriminées (présentation rhétorique des choses, puisqu’il n’a jamais été contesté que l’existence ou la non-existence scientifique des races était une chose différente de la perception intuitive ou subjective de leur existence).

La position des pouvoirs publics français tend donc, malgré des hésitations, à nier tout caractère objectif aux distinctions raciales. On peut constater que même les distinctions fondées sur les appartenances ethniques sont suspectes pour la réglementation française.

Cette attitude explique la prohibition (sous quelques réserves) du recueil de statistiques ethniques, au motif qu’elles pourraient être utilisées pour alimenter les réflexes racistes (étant admis que le mot de « racisme » peut convenir pour les discriminations fondées, non strictement sur l’appartenance, réelle ou supposée, à une race, mais sur l’appartenance - également réélle ou supposée - à une ethnie).

La France se sépare donc sur ce point d’autres pays démocratiques, comme les USA, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, pour ne citer que ceux-ci, qui procèdent au recueil de statistiques ethniques.

 

 

 

LE SANG DE MARAT

 

 

 

Death_of_Marat_by_David

Le très célèbre tableau La Mort de Marat par Jacques-Louis David (1793). David, ami de Marat et comme lui membre de la Convention nationale, peignit ce tableau très peu de temps après la mort de Marat. David fut d'ailleurs chargé d'organiser les funérailles de Marat. Il offrit le tableau à la Convention nationale, qui l'installa dans la salle des séances. Le tableau fut rendu à David après les changements politiques suivant le 9 thermidor.

Le tableau est exposé au Musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles. En effet, le dernier propriétaire du tableau, Jules David-Chassagnolle, petit-fils de David, le légua en 1886 au musée de Bruxelles, « en souvenir de l'accueil si sympathique que mon grand-père exilé reçut dans cette ville » (David avait dû s'exiler à Bruxelles sous la Restauration en 1816).

Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Wikipedia. 

 

 

 

 

A partir de la position selon laquelle le racisme n’a aucun fondement puisque les races n’existent pas, l’attitude politiquement correcte tendra à éviter de parler de tout ce qui pourrait contredire cette doxa (opinion érigée en opinion dominante).

L’auteur de ce message en a lui-même fait l’expérience plutôt cocasse.

Il existe dans l’édition en ligne du Monde des blogs d’auteurs indépendants, dont un blog scientifique de M. Gozlan, Réalités biomédicales.

Dans un article de novembre 2019, ce journaliste scientifique appelait l’attention sur une étude de biologistes de l’Institut de biologie de l’évolution de Barcelone, qui avaient analysé le sang de Marat : lors de son assassinat par Charlotte Corday le 13 juillet 1793, du sang avait jailli sur des exemplaires du journal de Marat, L’Ami du Peuple, que Marat était en train d’annoter. Ces journaux ont fini par être acquis par la Bibliothèque nationale. Ce sont donc les tâches de sang qui ont été analysées par les chercheurs pour en extraire l’ADN.

                                                             * Il s’agit d’une équipe multinationale.

 

 

 

marat-charlotte3

Charlotte Corday s'entretient avec Marat; pour le mettre en confiance, alors qu'elle s'apprête à le poignarder, elle lui dénonce les agissements de politiciens girondins actifs à Caen, d'où elle arrive.

Télefilm Charlotte Corday, de Henri Helman (2008), avec Émilie Dequenne dans le rôle-titre

Capture d'écran (You Tube, https://www.youtube.com/watch?v=M7i0xHU2KcI)

 

 

 

 

Selon l’article, l’ADN analysé permettait de conclure qu’il appartenait à une personne de descendance française et italienne continentale (ou espagnole) et qu’il souffrait d’une maladie qui pouvait être identifiée avec une dermite séborrhéique.

J’avais donc envoyé un message à M. Gozlan pour demander s’il était maintenant admis que l’ADN pouvait établir l’origine ethnique des individus.

Ma question apparut donc sur le blog de M. Gozlan. Un ou deux jours après, je revins sur le blog pour voir s’il m’avait répondu. Non seulement la question avait disparu, mais dans le texte même de l’article, le développement sur les origines de Marat telles que reconstituées par les chercheurs avait aussi disparu. Circulez, il n’y avait plus rien à voir. Cette attitude de dissimulation de ce qui gêne est d’autant plus paradoxale que l’auteur du blog avait jugé intéressant de signaler particulièrement les résultats de l’analyse des chercheurs de Barcelone, mais en dissimulant une partie de ces résultats - autant ne pas en parler du tout, alors. 

En effet, les chercheurs s’exprimaient ainsi : « The analysis of both sets of DNA sequences allowed characterisation of Marat’s ancestry as well as identification of the potential pathogens responsible for his skin condition » (l'anayse de chacun des ensembles de séquence d'ADN a permis de caractériser l'ascendance de Marat aussi bien que d'identifier les causes potentielles de la maladie de peau dont il souffrait).

 C’était donc bien ce double aspect que les chercheurs avaient voulu mettre en évidence.

On trouve ici l’analyse des chercheurs de l’Institut de biologie de Barcelone de 2019, site Biorxiv, Metagenomic analysis of a blood stain from the French revolutionary Jean-Paul Marat (1743-1793) https://www.biorxiv.org/content/10.1101/825034v1.full, étant précisé que l'étude n'avait  pas encore été soumise au processus d'évaluation par les pairs, de règle.

Et ici dans une version de juin 2020, qui comporte des modifications :

Science Direct, Infection, Genetics and Evolution, Metagenomic analysis of a blood stain from the French revolutionary Jean-Paul Marat (1743–1793), juin 2020 [prépublication ?].

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1567134820300411

 

 

 

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Analyse de l'ADN de Marat (2020). Sur le premier graphique, l'ADN de Marat est indiquée par un symbole noir. Sur le second graphique, l'ADN de Marat est tout au bout du graphique à droite (dans l'étude parue en 2019, les graphiques étaient différents).

La légende sous les graphiques indique:

Fig. 2. a) Principal Component Analysis (PCA) of modern human European populations with Marat's ancient DNA reads projected. Symbols provide the country and region, where provided, as given in the legend at right. b) Admixture analysis with modern European samples and Marat. Both analyses are coherent with Marat's suggested French and Italian combined ancestry.

(Fig. 2. a) Analyse des composants principaux (ACP) de populations européennes modernes avec projection des anciens fragments de séquences d’ADN (reads) de Marat. Les symboles indiquent le pays et la région, selon la légende à droite.

 b) Analyse Admixture, avec des échantillons européens modernes et Marat. Les deux analyses sont cohérentes avec l’ascendance combinée française et italienne présumée de Marat).

 Science Direct, Infection, Genetics and Evolution, Metagenomic analysis of a blood stain from the French revolutionary Jean-Paul Marat (1743–1793), june 2020

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1567134820300411

 

 

 

Dans l’étude des chercheurs, les résultats sur l’ascendance de Marat ont été obtenus grâce à une analyse statistique spéciale, l’analyse des composantes principales (APC ou souvent en anglais PCA, Principal Component Analysis) en comparant l’ADN de Marat à celui d’un échantillon de population (actuelle) de diverses origines européennes, puis de nouveau selon un programme dénommé Admixture (si on comprend bien). Puis, selon un protocole complexe pour le profane (d'autant qu'il est indiqué en anglais, langue scientifique), il a été comparé à un échantillonage comportant des individus extra-européens. 

Les auteurs écrivent (dans la première version des résultats de recherche en 2019):

« This result is broadly compatible with the mixed ancestry of Marat, especially if his paternal family was not Sardinian native but descendant of recent Italian or Spanish immigrants, as has been speculated. However, mixed ancestries are difficult to discern, especially when only limited genetic data is available. »

 (Ce résultat est globalement compatible avec l'ascendance mixte de Marat, surtout si sa famille paternelle n'était pas originaire de Sardaigne mais descendante d'immigrants italiens ou espagnols récents, comme cela a été supposé. Cependant, les ascendances mixtes sont difficiles à discerner, surtout lorsque seules des données génétiques limitées sont disponibles)

 

On sait que Jean-Paul Marat est né le 24 mai 1743 à Boudry (dans ce qui était à l’époque la principauté de Neuchâtel en Suisse), fils de Jean-Baptiste Marat, un capucin défroqué né à Cagliari (Sardaigne) en 1704 et de la Genevoise Louise Cabrol, dont la famille calviniste était originaire du Rouergue*  (Wikipedia) ; toutefois la famille Mara (francisé en Marat) était (selon ce qu'on sait) originaire d'Espagne.

                                                               * L'Institut de biologie précise : de Castres.

 

Les analyses n'établissent pas, au sens strict, quelles sont les origines de Marat,  mais situent celui-ci dans un environnement génétique « compatible » avec ce qu'on sait de ses origines; entre les résultats 2019 et ceux publiés en 2020, on note que la détermination des origines familiales de Marat est bien moins précise:

 « This result is broadly compatible with proposed hypotheses relating to the ancestry of Marat (Cohen and Cohen, 1958). f4 statistics suggest a closer affinity of Marat to modern Italian, English, Sardinian, Basque and French populations relative to those from Spain (Table S3). However, these trends are subtle and we note that mixed ancestries are difficult to discern, especially when only limited genetic data is available

(ce résultat est globalement compatible avec les hypothèses proposées sur les ancêtres de Marat (Cohen et Cohen, 1958), les statistiques f4 suggèrent une affinité plus proche de Marat avec les populations modernes italienne, anglaise, sarde, basque et française, plutôt qu’espagnole. En tout état de cause ces caractéristiques sont subtiles et nous notons que les ascendances mixtes sont difficiles à discerner, surtout quand on ne dispose que de données génétiques limitées).

Publication 2020 sur le site Science direct https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1567134820300411

 

Pourquoi l’auteur du blog du Monde, M. Gozlan (qui a travaillé sur les résultats 2019), a-t-il jugé nécessaire de supprimer , dans un deuxième temps, toute mention des résultats de l’analyse en termes d’origine géographique, après les avoir mentionnés dans un premier temps ? A-t-il voulu éviter que le lecteur naïf soit conforté dans l’idée que les différences ethniques étaient inscrites dans l’ADN ? A-t-il hésité devant les explications à donner pour éviter une mauvaise interprétation des résultats ?

Courrier international (qui se croit sans doute moins tenu au « politiquement correct » que le chroniqueur du blog scientifique du Monde) résume ainsi les résultats de l’analyse de 2019, avec d’ailleurs un léger contresens :

« Plus de 500 millions de séquences d’ADN

Selon El Pais, ils [les chercheurs] ont récupéré “plus de 500 millions de séquences d’ADN”, dont 72 millions sont humaines, “la majorité appartenant à Marat”. Les chercheurs ont réussi à reconstruire une partie du génome de Marat et confirmé les détails de son arbre généalogique et l’origine de ses parents : “une Française et un Sarde”. »

https://www.courrierinternational.com/article/sciences-deux-cents-ans-apres-le-sang-de-marat-explique-pourquoi-il-vivait-dans-sa-baignoire

 

En effet, les chercheurs de l'Institut de Barcelone considéraient (dans les résultats de 2019) que l'ascendance paternelle de Marat n’était pas d’origine sarde, mais qu'il s'agissait plutôt d'immigrants [en Sardaigne] récents, espagnols ou italiens continentaux (not Sardinian native but descendant of recent Italian or Spanish immigrants).

En 2020, au contraire, Marat est donné comme proche de plusieurs  populations, dont la population sarde - les résultats 2020 sont bien moins spectaculaires, en précision géographique, que ceux de 2019.

 

L’utilisation de l’analyse des composantes principales (APC) pour la recherche des origines des individus parait récente selon les deux articles de vulgarisation cités ci-dessous (l'un date de 2011), même s'il existe d'autres méthodes de recherche un peu plus anciennes.

 https://sciencetonnante.wordpress.com/2011/05/16/comment-nos-genes-trahissent-nos-origines/

 http://www.urbamedia.com/donne-moi-tes-genes-je-te-dirai-d-ou-tu-viens

 

L’un des articles fait observer que les Alpes et les Pyrénées constituent des barrières si on considère que les séquences d’ADN de part et d’autre sont clairement différentes. De même les analyses montrent que la population suisse est divisée en trois groupes génétiques, correspondant aux trois groupes linguistiques principaux.

  

 Encore faut-il dire (c’est l’évidence) que les analyses portent sur des populations actuelles, résultat de brassages qui n’existaient pas (ou bien moindres) il y a plusieurs siècles, voire même il y a seulement quelques décennies. Toutefois l’effet des brassages est neutralisé en retenant comme échantillon (ce que semblent faire la plupart des études ?) des individus ayant leurs quatre grands-parents nés dans la même zone.

Mais on doit avoir présent à l’esprit que les différences d’ADN ainsi relevées son extrêmement mineures, et qu’il ne s’agit pas de les surestimer.

 

Nous essaierons de comprendre dans une seconde partie, comment ce type d’analyse prend place dans le débat sur l’existence ou l’inexistence des races humaines.

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
Le comte Lanza vous salue bien
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