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Le comte Lanza vous salue bien
4 février 2020

LA CORSE, LA FRANCE ET QUELQUES AUTRES, CINQUIEME PARTIE

 

LA CORSE, LA FRANCE ET QUELQUES AUTRES

CINQUIÈME PARTIE

 

 

 

NB : Nous avons coupé en deux notre quatrième partie qui était manifestement trop longue

 

 

 

 

 

  

 [ Nous utilisons dans ce message des photos trouvées sur internet, que nous créditons. En cas de contestation, nous les supprimerons à la première demande des ayant-droit ]

 

 

 

HISTOIRES DE SERMENTS

 

 

 

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 Serment prêté en corse par le président et les vice-présidents de l'Assemblée de Corse et le président et les membres de l'exécutif de la Collectivité de Corse en janvier 2018.

Corse info net, 2 janvier 2018

 https://www.corsenetinfos.corsica/Assemblee-de-Corse-Entre-solennite-emotions-et-boutades_a31076.html

 

 

En décembre 2015, puis en janvier 2018, les élus nationalistes à l’assemblée de Corse provoquèrent un certaine sensation en prêtant serment en corse, puis en chantant l’hymne corse le Dio Vi Salvi Regina. On s'afflige de trouver parmi ceux qui ont dénigré cette cérémonie des gens qui se prétendent « Corses français », qui exaltent en permanence tout ce qui rattache la Corse à la France et à la république "une et indivisible", sans se poser de questions. 

 

 Le premier serment des élus nationalistes avait été prêté sur un livre célèbre dans l’histoire de la Corse, la Giustificazione della rivoluzione di Corsica de l’abbé don Gregorio Salvini (1758), écrite en défense de l’insurrection corse contre Gênes*. Le second serment, en 2018 fut prêté sur la Constitution de la Corse de 1755, rédigée au moment où Pascal Paoli fut élu général de la Nation corse. C’était clairement se mettre dans la continuité des grands ancêtres qui avaient combattu pour l’indépendance corse.

                                                          * L’utilisation de ce livre donna lieu à une polémique avec l’historien et homme politique communiste Ange Rovère, opposé aux nationalistes, qui avec d’autres partisans de la « Corse française », fit remarquer que don Gregorio Salvini rendait hommage dans son livre à la France (de Louis XV) ; mais cet hommage était de bonne politique à un moment où la Corse avait comme ennemi la république de Gênes et devait se concilier les puissances européennes. Les curieux peuvent lire la réponse à Ange Rovère des présidents du Conseil exécutif et de l'Assemblée de Corse et des groupes Corsica Libera et Femu a Corsica (https://www.corse.fr/La-lecon-d-histoire-d-Ange-Rovere-sur-la-Giustificazione-la-reponse-des-presidents-du-conseil-executif-de-l-Assemblee_a5144.html)

 

 Dans son discours de 2018, le président Simeoni se remémorait la séance inaugurale de 2015 :

 « Sont également irréversiblement gravés dans nos mémoires quelques moments, parmi les plus forts, de cette journée historique : la solennité et la force du serment que nous avons prêté, la puissance du Dio vi salvi Regina spontanément entonné, ici-même, par la foule et repris par tous les élus, majorité et opposition confondues, les larmes aussi, comme aujourd’hui, retenues ou versées en pensant à ce qu’il avait fallu de sacrifices, de douleurs, de combats, pour en arriver à ces instants. Alors, oui et une fois encore : tamanta strada ! » [quel chemin parcouru]

 

Puis, après un discours en corse du président de l’assemblée Jen-Guy Talamoni, les membres du Conseil exécutif (qualifiés de cunsiglieri di u Guvernu di a Corsica, conseillers du gouvernement de Corse), le Président de l’Assemblée de Corse et les vice-présidents prêtaient serment, répétant après chaque formule du serment, les mots « Facciu ghjuramentu ! » (je le jure) :

 « Facciu ghjuramentu di travaglià, in u quadru di e mò funzioni, cù u più grande rispettu di l’intaressu generale è à prò di u Populu Corsu - Facciu ghjuramentu ! » (Je jure de travailler, dans le cadre de mes fonctions, avec le plus grand respect de l'intérêt général et pour le bien du peuple corse - Je le jure).

 

Pour finir, l’élu qui faisait prêter serment déclara : E cusì sia ! (qu’il en soit ainsi).

  « La séance s’est achevée par un poignant Diu vi Salvi Regina*, entonné par le public et suivi de « Sunate lu Corsu », puis, en dehors de l’hémicycle, de « Corsica Nostra » ou encore « A Palatina ». »( https://www.corsenetinfos.corsica/Assemblee-de-Corse-Entre-solennite-emotions-et-boutades_a31076.html)

                                                                                              * Diu vi Salvi ou Dio vi Salvi, selon qu'on adopte la version corse ou italienne; l'hymne, comme on le sait, est écrit en italien dans sa version d'origine.

   

Les journalistes remarquèrent que prêter serment pour des élus ne faisait pas partie des usages français mais était courant dans d’autres pays, notamment anglo-saxons : en fait c’est un usage établi dans de nombreux pays, aussi bien d'Europe du nord que du sud (Belgique, Allemagne, Suisse, Autriche, Italie, Espagne, Grèce…). Le serment est en usage également dans les pays de tradition anglo-saxonne comme les Etats-Unis, l'Australie, etc.

La France constituerait donc une sorte d'exception, car si le serment est connu dans certaines professions (avocats, médecins, officiers), il n'existe pas pour les élus*

                                                            * Ajoutons qu'il n'existe pas en matière de naturalisation, contrairement à de nombreux pays..

 

Peut-être l'absence de serment exigé des élus est-elle un bien car le serment pourait lmliter leur liberté, s'il fixait trop précisément le cadre de leur action.

 

En Allemagne et en Suissele serment (prêté sous forme religieuse ou sous forme laïque), est le plus souvent le serment de respecter la Constitution et les lois et de remplir ses fonctions avec dévouement.

 Même sous la forme politique la plus neutre (respecter la Constitution), le serment pourrait être considéré comme empiétant sur la liberté d'opinion de l'élu (et de ses électeurs), lorsque l'élu représente une volonté de changement radical (voir plus bas le cas de la Belgique).

 

 

 

SERMENTS AU ROYAUME-UNI

 

 

Au Royaume-Uni, les députés aux diverses assemblées parlementaires et un grand nombre d’agents publics prêtent serment (allégeance) au monarque lorsqu’ils entrent en fonction.

 Au Parlement britannique, le serment est prêté en anglais, puis, au choix du député, il est suivi par un serment en gallois, écossais gaélique, irlandais, scot (anglais régional d’Ecosse), scot d’Ulster, ou cornouaillais. On peut prêter un serment en forme religieuse (oath) ou laïque (solemn affirmation).*

            *  Soit : I... swear by Almighty God that I will be faithful and bear true allegiance to Her Majesty Queen Elizabeth, her heirs and successors, according to law. So help me God.  (Moi Untel, je jure devant Dieu tout-puissant que je serai loyal et porterai une véritable allégeance à Sa Majesté la reine Elizabeth, ses héritiers et successeurs, conformément à la loi. Que Dieu m’assiste).

               Ou : I... do solemnly, sincerely and truly declare and affirm that I will be faithful and bear true allegiance to Her Majesty Queen Elizabeth, her heirs and successors, according to law (Moi Untel, je déclare et affirme solennellement, sincèrement et vraiment que je serai loyal etc. La dernière phrase "So help me God" est également omise).

 

Pour le serment religieux, l’élu prête serment en tenant à la main un des livres sacrés (Nouveau Testament, Bible hébraïque, Coran (celui-ci dans une enveloppe), livre sacré des Sikhs).

 

 L'aspect monarchique du serment peut susciter des interrogations. Pourtant, il ne semble pas être un empêchement moral pour des élus clairement républicains de sièger au Parlement, comme le leader travailliste Jeremy Corbyn, ni pour des élus indépendantistes (en tout état de cause, l'allégeance au souverain n'est pas l'allégeance au Royaume-uni*).

                                                                                      * Ni le Plaid Cymru, ni le SNP ne sont officiellement républicains, bien qu'ils comportent des membres ouvertement républicains. Dans l'éventualité d'une indépendance, la reine pourrait rester souveraine du nouveau pays comme elle est reine du Canada, d'Australie etc. Ainsi qu'on l'a dit, dans son programme pour le référendum d'indépendance de 2014, le SNP indiquait que le rôle de la souveraine ne serait pas affecté en cas d'indépendance.

 

 

Au Parlement écossais ou à l’Assemblée nationale galloise (qui doit bientôt prendre le nom de Parlement gallois), des voix se font entendre pour demander que l’allégeance au souverain soit remplacée par l’allégeance au peuple écossais ou gallois. En Ulster, compte-tenu du fait qu’une partie des élus sont des républicains irlandais, le serment ne comporte pas d’allégeance au souverain.

 Curieusement, au Parlement écossais, le serment est forcément prêté d’abord en anglais puis suivi (facultativement) par un serment dans une des langues d’Ecosse, dont le “doric” (scot du nord-est). Un député du SNP, d’origine indienne, portant le kilt, prêta le serment en anglais et en urdu. A l’Assemblée galloise, il semble que le serment peut être prêté, au choix, en gallois ou anglais.

 

Ne pas prêter serment est un empêchement légal au droit de siéger. Les élus qui contestent le serment monarchique doivent donc utiliser des formulations supplémentaires ou des actions pour exprimer leur désaccord ou leurs restrictions. Ainsi, avant de prêter le serment d’allégeance, en 2011, Alex Salmond, leader du SNP et par deux fois Premier ministre d’Ecosse, lut une déclaration disant que le SNP était loyal avant tout au peuple écossais. En 2016, Nicola Sturgeon, actuelle Premier ministre d’Ecosse, fit de même.

 Une élue du Scottish socialist party (ouvertement républicain) prêta serment en récitant la formule d’usage, mais avec la main levée sur laquelle était inscrit : mon serment est pour le peuple…En 1999, le leader du Scottish socialist party avait prêté serment en levant le poing fermé. En 2016, Ross Greer, du Scottish Green party (écologiste, indépendantiste, républicain), fit de même.

 

 

 

Pic_3

 Ross Greer, du Scottish Green party, prête serment au Parlement écossais en levant le poing en 2016 : " les "verts" sont socialistes, nous ne devrions pas avoir peur de le dire" commentera-t-il ensuite.

https://www.commonspace.scot/articles/8411/ross-greer-greens-are-socialists-and-we-shouldnt-be-afraid-saying-so

 

 

 

Les élus écossais soit au Parlement écossais, soit au Parlement de Londres, prêtent serment la main levée; cette façon de prêter serment n’est en usage qu’en Ecosse. Les élus masculins du SNP portent une rose blanche à la boutonnière en référence au poème de Hugh MacDiarmid, "The Little White Rose" (qui évoque "la petite rose blanche d'Ecosse") *. Les élues femmes portent souvent une broche figurant un chardon.

                                                        * Hugh MacDiarmid (1892-1978), poète, à la fois communiste et nationaliste écossais, objecteur de conscience, membre historique du SNP.

 

 

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 Le SNP, classé au centre-gauche, est le parti écossais indépendantiste le plus important (62 membres sur 129 au Parlement écossais), mais il n'est pas le seul. Le Scottish Green party (écologistes écossais) est également pro-indépendance (et républicain); il compte 6 élus au Parlement écossais. Positionné sur une ligne très à gauche, on trouve aussi le Scottish Socialist Party, mais celui-ci n'est pas actuellement représenté au Parlement écossais. Il existe d'autres partis plus marginaux.

https://kids.kiddle.co/Scottish_Socialist_Party

 

 

 Après les élections de décembre 2019, un élu du SNP au Parlement britannique croisa les doigts durant le serment, ce qui fut considéré comme une moquerie.  Une députée nord-irlandaise du SDLP (Social Democratic and Labour Party, socialiste) expliqua, après avoir prêté serment dans la forme requise, que son allégeance était aux électeurs de Belfast-sud et aux accords du vendredi saint pour la coexistence des communautés en Ulster.

 Dans un registre moins politique,  on a vu après les élections de décembre 2019 deux  deux femmes  (l'une élue travailliste, l'autre conservatrice) venir prêter serment avec leur bébé au bras.

Finalement, et un peu paradoxalement, la prestation de serment, dans le Parlement national britannique et dans les Parlements des home nations, devient l'occasion d'une série d'actions et de prises de position qui transforment un serment dynastique en profession de foi anticonformiste.

 

En 1999, l’élu du Sinn Féin (républicain irlandais) au Parlement de Londres, Martin Mc Guiness contesta l’obligation du serment d’allégeance devant la Cour européenne des droits de l’Homme: celle-ci lui donna tort au motif que le serment au monarque pouvait “raisonnablement” être considéré comme une affirmation de loyauté aux principes constitutionnels qui permettent le fonctionnement de la démocratie représentative… Mais ce raisonnement n’a pas convaincu les élus du Sinn Féin, qui refusent de prêter serment et donc ne sont pas autorisés à siéger à la Chambre des Communes.

 

Sur les appels à modifier la réglementation des serments:

 Call for alternative to Welsh Assembly oath to Queen, 28 avril 2019

 https://www.bbc.com/news/uk-wales-politics-48065692

 

Ces remarques illustrent la difficulté d’un serment pouvant satisfaire tout le monde : même dans les assemblées écossaise ou galloise, le serment au peuple écossais ou gallois ne serait pas forcément admis par les unionistes pour qui l’Union est symbolisée par la monarchie.

Pour être complet sur l'existence d'usages contestés au Parlement britannique, on signale que des voix se font aussi entendre pour demander la suppression des prières publiques de rite anglican avant chaque séance du Parlement. Cette demande, émanant de parlementaires appartenant aux religions autres qu'anglicane ou sans religon, est soutenue par la National Secular Society (qui promeut les valeurs laïques). La question du maintien de ces prières a de nouveau été posée par un élu conservateur, lui-même ancien président de la National Secular Society. De façon assez drôle, ce conflit est également sous-tendu par une raison pratique : il n'y a pas de place assise au Parlement britannique pour tout le monde (ce qui suppose que les députés n'ont pas de place attitrée); comme les séances commencent forcément par les prières, les députés qui ne viennent pas aux prières, entrant en séance après les autres, trouvent toutes les places occupées.

 

 

 

SERMENTS EN BELGIQUE

 

 

En Belgique, les députés et sénateurs au Parlement fédéral prêtent serment sous une forme très simple :

 « Les 150 députés de la Chambre ont prêté serment jeudi. Ils ont à tour de rôle répété: "je jure d'observer la Constitution", que ce soit en français, en néerlandais ou en allemand, et parfois dans les deux, voire trois langues* (Le Vif, 20 juin 2019, https://www.levif.be/actualite/belgique/les-150-deputes-ont-prete-serment/article-news-1156943.html) et pour le Sénat, par exemple, L'Avenir, 4 juillet 2019, https://www.lavenir.net/cnt/dmf20190704_01354668/les-senateurs-ont-prete-serment

 

                                      * Prêter serment dans les trois langues montre l’attachement au système fédéral belge et à toutes ses composantes.

 

La langue qu’ils utilisent, ou celle qu’ils utilisent en premier, permet de les classer dans le groupe linguistique correspondant, qui est parfois amené à jouer un rôle institutionnel*.

 

                                     * Toutefois le groupe germanophone siège alors avec le groupe francophone (cf. Chambre des représentants (Belgique) https://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_des_repr%C3%A9sentants_(Belgique).

 

A priori, les élus nationalistes flamands, partisans (au moins théoriquement) de l'indépendance de la Flandre, n'ont aucune restriction à prêter le serment de respecter la Constitution belge (alors que pris au pied de la  lettre, ce serment leur interdirait de militer pour une modification radicale de la Belgique par l'indépendance de la Flandre; mais une autre lecture de la Constitution est qu'elle autorise toute option politique du moment que celle-ci est compatible avec le respect de la démocratie et des droits de l'homme - au demeurant, jurer de respecter la Constitution ne peut pas être interprété comme une prohibition de modifier celle-ci, auquel cas toute évolution politique deviendrait impossible, ce qui serait absurde).

 

 

Les fonctionnaires, les ministres fédéraux, les ministres-présidents et ministres des entités fédérées, les élus communaux, prêtent le serment suivant : « Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du Peuple belge.»

 Ainsi, lors de la prestation de serment devant le Parlement wallon du ministre-président de la région Wallonie,  Elio di Rupo,  ancien Premier ministre  belge (socialiste)* : « Cette phrase a déclenché des applaudissements nourris dans l’assemblée. » (https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-ministres-wallons-ont-prete-serment-devant-le-parlement-de-wallonie?id=10314189).

                                                            * Les ministres-présidents et les ministres des entités fédérées prêtent d'abord serment devant leur Parlement, puis le ministre-président prête serment devant le roi, au nom de son ministère.

 

 Au Parlement flamand, comme dans les autres parlements régionaux, la formule du serment des élus est « je jure d'observer la Constitution ». Par contre, les bourgmestres en Flandre prêtent un serment qui omet la référence au roi, à la Constitution et au peuple belge: « Je jure de respecter les obligations liées à mon mandat (Ik zweer de verplichtingen van mijn mandaat trouw na te komen).»

Je n'ai pas trouvé de mention de la formule du serment du ministre-président flamand devant le roi : du fait que les ministres-présidents flamands sont depuis quelques années issus de la N-VA, on peut se demander si ici encore, la formule n'a pas été simplifiée.

 

Le wallon n’est pas une langue reconnue légalement en Belgique*, de sorte que le serment ne peut pas être prêté en wallon, mais la situation peut évoluer (il y a quelques années un élu communal avait été démis de ses fonctions pour avoir maintenu sa volonté de prêter serment seulement en wallon).

 

                                                                                   * Par exemple, l’hymne wallon, adopté officiellement par la Communauté française et la Région Wallonie, Le Chant des Wallons, est en français, bien qu’il existe une version wallonne.

 

 

 

 

DRAPEAUX

 

 

 

On a indiqué plus haut que lors de ses visites en Corse, le président de la république avait (peut-être) refusé la présence de tout drapeau corse autour de lui – ou bien c’est une règle permanente du protocole présidentiel. En 2018, il aurait exigé qu’il y ait un drapeau français dans la salle où il devait rencontrer les dirigeants élus nationalistes*, car il semble que le drapeau français ne soit plus présent dans les locaux de l’Assemblée de Corse et de la Collectivité territoriale, même s’il flotte sur la façade.

                                                                          * La rencontre de 2018 semble avoir eu lieu en-dehors des locaux des institutions corses. En 2019, lorsque le président revint en Corse pour le "Grand débat", il ne rencontra pas les présidents de l'exécutif et de l'Assemblée qui avaient demandé à ce qu'il se rende au siège des institutions corses, ce qui parut être au président "le monde à l'envers". Dans la salle choisie pour la réunion des maires, à Cozzano, il y avait un modeste drapeau corse et un grand drapeau français. 

 

 Les souverainistes français et plus largement tous ceux qui n’aiment pas le nationalisme corse (et ils sont nombreux) s’indignent bien entendu de cette preuve que les Corses veulent s’affranchir des symboles de l’Etat français (voir par exemple la réaction d'un représentant de la droite https://www.europe1.fr/politique/inscription-de-la-corse-dans-la-constitution-une-faute-majeure-selon-jacob-lr-3569249 et d'un souverainiste nationaliste (français) https://www.upr.fr/communiques-de-presse/communique-lupr-demande-gouvernement-dentamer-poursuites-contre-auteurs-actes-inconstitutionnels-commis-a-lassemblee-territoriale-de-corse/).

  

 

GRAND D2BAT

 Le président Macron lors du Grand débat à Cozzano, 4 avril 2019. On aperçoit un drapeau corse au fond de la salle, avec le drapeau français au centre et le drapeau européen. Un grand drapeau français occupe un pan de mur (c'était peut-être le cas partout où le président se rendait pour le Grand Débat ?).

Capture d'écran You Tube France 3 Corse ViaStella 

https://www.youtube.com/watch?v=C8P2h_XZ6w0

 

 

 

 

 

Il est donc intéressant d‘examiner le statut des drapeaux représentant les régions où existe un fort mouvement nationaliste. Evidemment ce statut est fonction du statut de la région elle-même, entité fédérée ou disposant d’un statut d’autonomie.

 

Ainsi qu’on l’a indiqué plus haut, il existe des pays qui veulent montrer que les intérêts et l’identité du peuple « minoritaire » font partie des préoccupations de l’Etat « central ».

 Ainsi, le Groenland et les îles Féroé, territoires autonomes du Danemark, ont chacun leur drapeau et leur jour de fête « nationale ». Jusque là, rien de surprenant. Il est plus surprenant que depuis 2016 le Danemark ait décidé que le jour de la fête de chacune des régions autonomes, leur drapeau serait hissé sur tout le territoire danois aux emplacements où il est d’usage de hisser le drapeau danois, et que cette règle valait aussi pour les ambassades du Danemark.

 Le sens est clair : nous, Danois, respectons tellement les Groenlandais et les Féroïens que nous remplaçons notre drapeau (qui est aussi le leur en théorie) par leur drapeau le jour de leur fête !

 

Dans les Etats fédéraux, il existe une règle assez bien suivie : le drapeau fédéral flotte à la place d’honneur (au centre quand il y a trois drapeaux, ou à gauche quand il y en a deux (parce que le sens du regard va de gauche vers la droite).

 Mais au Québec, le drapeau qui tient la place d’honneur est celui du Québec :

 « Dans tous les cas, le drapeau du Québec a préséance sur tout autre drapeau ou emblème. » (Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec)

 

L’usage de la ville de Montréal de ne pas donner la place d’honneur au drapeau québécois a entraîné des polémiques :

 La Ville de Montréal placera désormais le drapeau du Québec au centre devant ses édifices, afin de donner préséance au drapeau fleurdelisé sur l'unifolié et la rosace*,

                                                             * Respectivement drapeau du Canada avec la feuille d’érable et drapeau de Montréal.

 « Auparavant, Montréal respectait les règles fédérales, qui donnaient la place centrale à l'unifolié. Les règles de pavoisement prévoient normalement que la place centrale est la plus importante et doit donc être réservée à l'étendard national. Le Québec a toutefois adopté une loi pour donner préséance au fleurdelisé. Ces règles imposent également aux villes de disposer le drapeau québécois sur tous leurs édifices », publié le 07 novembre 2018 (https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201811/07/01-5203266-montreal-deplacera-le-drapeau-du-quebec-pour-lui-donner-preseance.php).

 

Avec quelques couacs et retards, dénoncés par les associations patriotiques québécoises comme la société Saint Jean-Baptiste, la mise en conformité avec la loi (québécoise) a fini par être chose faite.

 

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 Lorsque le président français Hollande vint en visite au Québec en 2014, il s'adressa à l'Assemblée nationale du Québec. Le drapeau québecois, si on en juge par la photo, est le seul à être présent dans la salle.  Le célèbre crucifix n'est plus en place aujourd'hui. Il a été déplacé dans une vitrine historique, en raison du vote de la loi québecoise sur la laïcité en 2019. Cette loi interdit notamment les signes et vêtements religieux ostensibles dans l'administration et les institutions.

 Référence internet non retrouvée.

 

 

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 Le drapeau du Québec flotte à la place d'honneur, à Montréal comme ailleurs au Québec, conformément à la loi québécoise. A gauche le drapeau canadien, à droite le drapeau de Montréal.

https://immigrantquebec.com/fr/preparer/immigrer-sexpatrier-permis-visas/bureau-immigration-quebec-canada

 

 

 

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 Il est difficile de rater la "frontière" (border) entre l'Ecosse et l'Angleterre. Les drapeaux écossais bleus avec la croix blanche en sautoir (Saltire) indiquent qu'on entre en Ecosse.

Photo sur l'article Wikipedia, Flag of Scotland. By james denham, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=13631887

https://en.wikipedia.org/wiki/Flag_of_Scotland

 

 

En Ecosse, le gouvernement édicte annuellement un guide prescrivant l’emploi des divers drapeaux en ce qui concerne les immeubles relevant du gouvernement écossais (mais compre-tenu de la "dévolution", les immeubles relevant de l'Etat britannique doivent être finalement peu nombreux).

Il en ressort que le drapeau écossais (Saltire) est hissé en permanence sur les bâtiments officiels, que l’étendard de la reine pour l’Ecosse,  ainsi que d’autres drapeaux (drapeau de la marine marchande, drapeau du Commonwealth, drapeau arc-en-ciel des minorités sexuelles etc) sont hissés en fonction des jours de célébration et d’hommage, associés au Saltire. Le drapeau britannique (Union Jack) n’a plus à être arboré que pour le Remembrance day (11 novembre), où il est associé au Saltire quand il y a au moins deux mats.

 Cf. Flag flying guidance 2020 https://www.gov.scot/publications/flag-flying/

 

A côté du Saltire, il existe aussi le drapeau héraldique au lion, qui est l'étendard personnel de la reine en Ecosse. Ce drapeau a un usage protocolaire* mais c'est aussi un drapeau populaire et il ne semble pas dénoter, chez ceux qui l'utilisent, une intention particulière (on le voit aussi bien que le Saltire dans les manifestations indépendantistes).

                                                      * Il est notamment hissé en cas de visite royale ou pour les anniversaires de la famille royale.

 

 

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Manifestation pour l'indépendance à Glasgow, novembre 2019. On voit les deux drapeaux écossais, le Saltire et la bannière au lion. On note aussi les drapeaux européens et ... catalans. Illustration d'un article (3 janvier 2020) du Guardian qui expose que le leader des syndicats écossais demande au Parti travailliste d'appuyer la campagne pour l'organisation d'un référendum sur l'indépendance. C'est en effet la volonté du SNP d'organiser un nouveau référendum en 2020 - mais comme pour le précédent référendum de 2014, il faudra l'accord du gouvernement de Londres. 

The Guardian

 https://www.theguardian.com/politics/2020/jan/03/scottish-trade-unions-leader-urges-labour-to-back-independence-vote

 

 

Les ambassades britanniques font flotter le Saltire pour le Jour de Saint Andrew, fête nationale écossaise.

 

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 Therasa May, à l'époque Premier ministre du Royaume-Uni, en visite chez le Premier ministre d'Ecosse Nicola Sturgeon, juillet 2016. Comme le remarquait le journal populaire The SunThere were no Union Jack flags visible in the room where Theresa May and Nicola Sturgeon held their talks (il n'y avait pas de drapeau de l'Union Jack [le drapeau britannique] visible dans la pièce où Theresa May et Nicola Sturgeon ont eu leur entretien). Par contre il y avait au moins deux drapeaux écossais...

Au Pays de Galles, quand Theresa May rencontra le Premier ministre gallois, le drapeau britannique et le drapeau gallois. étaient bien posés côte-à-côte http://home.bt.com/news/news-extra/theresa-may-has-had-very-constructive-talks-with-the-first-minister-of-wales-11364074254469. Mais le gouvernement gallois n'est pas indépendantiste.

On précise que seul le Premier ministre du Royaume-uni porte l'appellation Prime minister, les chefs de gouvernement écossais, gallois et nord-irlandais ont l'appellation de  First minister; la nuance ne se retrouve pas en français.

The Sun. Credit: Reuters.

 https://www.thesun.co.uk/news/1449391/theresa-may-heads-to-scotland-as-sturgeon-threatens-second-independence-referendum/

 

 

Il est intéressant d’examiner ce qui se passe dans un pays où la plupart des régions n’ont pas de statut d’autonomie (sauf 5 d’entre elles) et peut donc se comparer à la France : l’Italie. La Vénétie est une région à fort particularisme, où existent un grand nombre de mouvements autonomistes/indépendantistes ; elle est dirigée par la Liga veneta, branche vénète de la Ligue du nord (cette dernière est toujours nommée ainsi dans les statuts). Le Conseil régional du Veneto avait pris en 2017 une loi régionale prévoyant, sous peine de sanctions pécuniaires, que le drapeau vénitien devait être hissé sur tous les bâtiments publics et les embarcations de l’administration, y compris ceux de l’Etat (legge regionale n. 28 del 05 settembre 2017 ALLEGATO_Legge_28_2017_352732.pdf DATI_INFORMATIVI_Legge_28_2017_352732.pdf)

 

Le gouvernement italien (à l’époque dirigé par le Parti démocrate) déféra la loi régionale devant la Cour constitutionnelle qui annula en octobre 2018 les dispositions contestées, en cela qu’une loi régionale ne pouvait imposer une obligation à l’Etat. Le président de la région Veneto, le leghiste Luca Zaia annonçait son intention de reprendre une nouvelle loi similaire, puisque compte tenu du changement de gouvernement, la Ligue était maintenant au pouvoir (à l’époque du gouvernement Conte-Salvini), mais il semble avoir remisé ses intentions.

 Plus récemment, le Conseil régional est sur le point d’adopter une loi qui prévoit d’offrir à tous les nouveaux-nés un drapeau vénitien. Le journal (plutôt à gauche) Il Fatto quotidiano  rappelle que pour l’opposition, c’est 200 000 euros dépensés pour rien, per niente :

  (https://www.ilfattoquotidiano.it/2019/11/22/veneto-bandiera-con-leone-di-san-marco-a-tutti-i-nati-via-libera-in-commissione-opposizione-200mila-euro-per-niente/5575609/

 

La promotion du drapeau vénitien réunit les partisans de la Ligue et les mouvements indépendantistes. La position de la branche locale de la Ligue (Liga veneta) sur l’indépendance de la Vénétie est fluctuante, depuis l’époque où on parlait de Padanie (qui aurait constitué un Etat fédéral) jusqu’au virage dit « national » de Salvini (mais toujours fédéraliste) ; pour autant les dirigeants vénètes de la Ligue doivent rester en phase avec une opinion locale où les sondages en faveur de l’indépendance dépassent régulièrement les 50%. Par exemple, en 2014, Luca Zaia le président de la région, membre de la Ligue, avait déclaré être en faveur de l’indépendance de la Vénétie à l’occasion d’un référendum non-officiel par internet sur l’indépendance ; c’est un partisan résolu de l’autonomie, qui dit souvent : d’abord l’autonomie et on verra ensuite *.

 

                                               * Lorsque le gouvernement Conte-Salvini a pris fin en août 2019, les négociations se poursuivaient sur l’autonomie de la Lombardie, de la Vénétie et de l’Emilie-Romagne ; les dirigeants de Lombardie et de Vénétie étaient très hostiles au projet gouvernemental, trop timoré à leurs yeux, ce qui a probablement joué dans la décision de Salvini de mettre fin au gouvernement où il se heurtait, sur la question de l’autonomie comme sur d’autres questions, au président du conseil Conte et au Mouvement 5 Etoiles.

 

 

 En Flandre, entité fédérée de l’Etat belge (voir troisième partie), si on interprète bien le décret portant fixation des armoiries, du drapeau, de l'hymne et du jour de fête de la Communauté flamande du 7 novembre 1990, modifié à diverses reprises,  la Communauté flamande, non seulement fait flotter le drapeau flamand sur les immeubles qui relèvent de la Communauté dans la zone linguistique néerlandaise et dans la région Bruxelles-Capitale, mais aussi sur les immeubles de l’Etat fédéral dans ces zones, puisque il est prévu que :

 « Lorsque le drapeau belge ou le drapeau européen est hissé sur un édifice public visé au premier alinéa, il faut également hisser le drapeau de la Communauté flamande, même à l'occasion d'un événement non officiel » (art. 6 bis).

 

Finalement, c’est ce qu’a voulu obtenir la Région Veneto sans y arriver, alors qu’en Belgique il existe un consensus en la matière.

 Néanmoins le drapeau flamand, lorsque le drapeau belge est présent, ne flotte pas à la place d’honneur – une règle que les nationalistes flamands souhaitent modifier, de même que le remplacement de l’écharpe tricolore belge portée par les bourgmestres par une écharpe plus représentative de la Flandre.*

 

                                  * Depuis quelques années les bourgmestres flamands portent déjà un signe distinctif sur leur écharpe, un petit lion héraldique flamand, mais beaucoup jugent cela insuffisant. Cf. https://www.lesoir.be/247934/article/2019-09-16/flandre-la-n-va-veut-supprimer-lecharpe-noire-jaune-rouge-des-bourgmestres

 

Enfin, il est admis que les drapeaux des Communautés et/ou Régions belges sont arborés sur les ambassades et consulats quand un service communautaire ou régional est présent dans les locaux (Accord de coopération entre l'Etat fédéral, les Communautés et les Régions relatif au statut des représentants des Communautés et des Régions dans les postes diplomatiques et consulaires, 2014).

 

 

Le drapeau de l’Etat « englobant » n’est pas forcément très respecté par les nationalistes régionaux, même quand c’est un drapeau fédéral.

 En 2019, la ministre-présidente de Flandre (présidente du gouvernement intérimaire, dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement après les élections de juin), membre de la N-VA, après avoir prêté serment devant le roi, se fit photographier devant le Parlement flamand sur lequel flottait aussi, ce jour-là, le drapeau belge et conseilla au photographe d’éviter de montrer le drapeau belge, qualifié de chiffon. Elle expliqua ensuite que c’était une plaisanterie… (Liesbeth Homans ne veut pas poser devant ce qu'elle appelle "le chiffon belge": une blague, dit-elle https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_homans-ne-veut-pas-poser-devant-ce-qu-elle-appelle-le-chiffon-belge-une-blague-se-defend-elle?id=10261374)

 

 On a raconté, dans un autre message*, comment Matteo Salvini a été accusé (à tort) d’avoir dit, à la grande époque sécessionniste de la Ligue du nord (qui se présentait comme l’expression des nationalismes régionaux de l’Italie du nord, un aspect souvent mal perçu en France), qu’il se torchait avec le drapeau italien (il ne l’a pas dit mais le dirigeant de la Ligue à l’époque, Umberto Bossi, l’a dit). Salvini, lui, s’était contenté de dire qu’il ne se reconnaissait pas dans le drapeau italien, qu’il réduisait au rang de drapeau de l’équipe nationale du football – dont il déclarait ne pas être tifoso

Il semble que celui qu’on présentait volontiers (et surtout en France) comme un « super-nationaliste italien » au moment de son passage au pouvoir (présentation très tendancieuse à notre avis), restait quand même réservé par rapport aux symboles nationaux de l’Italie, comme le montre, dans le message auquel nous renvoyons, un lien avec une séquence assez « fellinienne » où Salvini, sur la plage de Milano Marittima, ne semble pas  chanter l’hymne italien que chantent, en karaoke, ses supporters en maillot de bain, en août 2019, lors de sa célèbre tournée des plages, qui parait aujourd’hui si lointaine.

 

                                     * Mais qui dirige l’Italie actuelle ?  http://comtelanza.canalblog.com/archives/2019/08/20/37579305.html

 

 

 Nous nous contenterons de citer ces exemples : on en trouverait une foule d’autres, illustrant la coexistence pacifique ou au contraire, la petite guerre des drapeaux que se livrent les nationalismes régionaux et les Etats dans lesquels ils sont englobés.

 

 

 

 

 

RELATIONS INTERNATIONALES DE LA CORSE

 

 

 

 

Il est d’usage, pour les dirigeants régionaux, en Europe et sur d’autres continents, de tisser des liens avec leurs homologues d’autres pays, pour permettre des échanges culturels et économiques profitables à l’ensemble des partenaires. Mais pour les régions dirigées par des nationalistes, créer et consolider des liens est plus important encore car on espère qu’ils serviront à accroitre la sympathie pour la région et sa crédibilité, ce qui lui permettra de se présenter comme ayant vocation à devenir autonome sinon indépendante.

 

Dans ces conditions il n’est pas surprenant que des contacts aient lieu de préférence avec d’autres dirigeants nationalistes au pouvoir dans les régions qui font les mêmes efforts ou qui jouissent déjà d’un statut favorable d’autonomie. Pour autant on ne doit pas surestimer les avantages qu’apportent ces bonnes relations : les pouvoirs d’action des uns et des autres restent limités. Les bonnes relations de la Catalogne avec diverses régions européennes n’ont pas servi à grand-chose pour ses dirigeants au moment de l’épreuve avec le gouvernement espagnol (par contre elles ont pu servir dans le fait que certains dirigeants catalans poursuivis par la justice espagnole se soient réfugiés en Ecosse ou, comme Carles Puigdemont, en Belgique, avec le soutien des nationalistes flamands).

 

On peut donner quelques exemples de ces relations entre la Corse et d’autres régions européennes.

 

On a pu voir le président de la collectivité corse, Gilles Simeoni, se rendre en visite au Pays basque où il a évidemment rencontré le lehendakari (chef du gouvernement basque) Iñigo Urkullu, lui-même membre du Parti national basque (PNV).

 

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 Gilles Simeoni avec le lehendakari (chef du gouvernement basque) Iñigo Urkullu, devant le drapeau basque (l'Ikurrina). Qui est le personnage représenté par le buste près d'eux ? Il ne semble pas s'agir du fondateur du parti national basque (et créateur avec son frère, de l'Ikurrina), Sabino Arana Goiri.

 Corse net Infos, 30 septembre 2019.

https://www.corsenetinfos.corsica/Le-president-de-l-Executif-Gilles-Simeoni-noue-des-relations-politiques-avec-le-Pays-basque_a44190.html

 

 

Comme on l’a dit, Gilles Simeoni est aussi président de Commission des Iles de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) ; il a été réélu à ce poste pour la troisième année lors d’une réunion à Corfou en mars 2019.

 

En 2019, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée de Corse ont reçu à Ajaccio le congrès de l’Alliance libre européenne (on l’a déjà évoqué plus haut).

 

Les relations avec les nationalismes régionaux de l’ensemble français ne sont pas négligées pour autant : Jean-Guy Talamoni a signé un accord de partenariat avec le président (indépendantiste) du Congrès de Nouvelle-Calédonie « qui vise à renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre la Corse et la Nouvelle-Calédonie, les relations de coopération interparlementaire dans tous les domaines d’intérêt mutuellement profitable et le partage des expériences et des pratiques institutionnelles.

  (…) "Nos échanges porteront prioritairement sur trois domaines : la construction d’une société prospère, juste et solidaire, l’adaptation à l’urgence climatique et écologique et la conservation et la promotion de notre héritage linguistique et culturel", a expliqué le Président Talamoni. »

 Site de l’Assemblée de Corse, 11 octobre 2019 https://www.isula.corsica/assemblea/L-Assemblee-de-Corse-partenaire-du-Congres-de-Nouvelle-Caledonie_a455.html

 

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 Jean-Guy Talamoni avec le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, l'indépendantiste  Roch Wamytan, lors de la signature de la convention de partenariat le 11 octobre 2019, à la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris.

© Maison de la Nouvelle-Calédonie

 http://outremers360.com/politique/le-congres-de-nouvelle-caledonie-et-lassemblee-corse-signent-une-convention-de-partenariat-a-paris/

 

 

Jean-Guy Talamoni a participé à une réunion par visio-conférence avec Carles Puigdemont, l’ancien président de la Generalitat de Catalogne, en exil en Belgique depuis les poursuites lancées contre lui par la justice espagnole après le référendum de 2017, considéré comme illégal.

 

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 Jean-Guy Talamoni lors d'une visio-conférence avec Carles Puigdemont, ancien président de la Generalitat de Catalogne, en exil en Belgique.

Corse net Infos, 8 mai 2019.

https://www.corsenetinfos.corsica/Futur-de-la-democratie-en-Europe-De-Bruxelles-a-Ajaccio-la-voix-de-Carles-Puigdemont_a40554.html

 

 

Enfin, plus surprenant, J-G. Talamoni a (brièvement) rencontré le pape François et lui a remis une lettre rappelant les anciens liens entre la Corse et le Saint-Siège (la Corse a longtemps été considérée comme une terre appartenant au « patrimoine de Saint Pierre », même si à une courte exception près, elle n’a jamais été régie par la Papauté).  De vieux liens historiques et culturels peuvent ainsi être réactivés pour procurer un capital de sympathie toujours utile. Si cette rencontre avait été connue des Jacobins et complotistes, ils auraient sans doute pu clamer que les nationalistes voulaient vendre la Corse au Vatican…

 

 

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 Jean-Guy Talamoni avec le pape François lors d'une courte rencontre au Vatican. A ses côtés, l'abbé Frédéric Constant et le diacre Pierre-Jean Franceschi.

Corse-Matin, 23 mars 2017.

 https://www.corsematin.com/article/article/jean-guy-talamoni-au-vatican-au-nom-du-pere

 

 

 

LE POLITIQUEMENT CORRECT NE SE MANGE PAS EN SALADE

 

 

 

 

La Corse est intégrée dans l’ensemble français. C’est un constat. Faut-il, pour autant, que les nationalistes corses, pour se faire bien voir, soient prêts à emboiter le pas à toute manifestation du politiquement correct qui a cours en France ?

 Certes on n’a que trop tendance à accuser le nationalisme corse (et tous les nationalismes régionaux) d’avoir des positions discriminatoires, (puisqu’ils veulent sortir de « la république » (française), qui comme chacun sait, défend les « valeurs universelles »). De plus le nationalisme est « dangereux » comme l’affirment ceux qui, par sottise ou par volonté de dénigrer ou les deux, ne font aucune différence entre d’un côté le souhait d’avoir un Etat correspondant à son identité et de l’autre, la volonté de domination et le sentiment de supériorité par rapport aux autres peuples, une forme de nationalisme qui caractérise les grandes nations et dont la France est loin d’être exempte.

 

On comprend donc que les nationalistes corses essaient de se défendre de ces imputations en donnant des gages à l’opinion dominante en France.

 Pour autant, les nationalistes corses ne semblent pas partager le délicieux frisson des médias français (soyons honnêtes, les médias belges francophones ne sont pas en reste) lorsqu’ils parlent du parti nationaliste flamand N-VA, classé souvent à l’extrême-droite alors qu’il est membre de l’Alliance libre européenne (même s’il ne siège pas au groupe parlementaire de l’ALE commun avec les Verts au Parlement européen). Or, l’ALE n’accueille que des partis respectueux des principes démocratiques et de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les positions sur l’immigration de la N-VA sont peut-être la cause de cette « mauvaise réputation », puisque ce sujet est devenu délibérément le principal marqueur du bien et du mal en politique (et hors de la politique aussi). Les déclarations programmatiques de la N-VA (par exemple sur son site, en français, https://francais.n-va.be/questions-frequentes) sont tout-à-fait humanistes*, mais elle est hostile à l’immigration incontrôlée – comme tout le monde, d’ailleurs, sauf qu’elle entend bien faire ce qu’il faut pour s‘y opposer.

 

                                                                     * On peut lire notamment : « Nous ne pratiquons pas un nationalisme exclusif, nous n’entendons pas exclure des groupes ethniques particuliers. (…) La N-VA compte d’ailleurs dans ses rangs des parlementaires d’origine étrangère, comme Zuhal Demir et Nadia Sminate. (…) tout individu qui le souhaite peut obtenir la citoyenneté flamande [ici au sens d’appartenir à la Communauté, il n’y a pas juridiquement de citoyenneté flamande] et ce, sans renier sa propre identité. »

 

Dans le journal nationaliste corse Arritti, on peut lire par exemple un compte-rendu chaleureux de la fête nationale flamande (11 juillet) par une responsable du journal, présente à l’invitation d’une association nationaliste indépendante des partis, le Vlaamse Volksbeweghing (VVB, Mouvement Populaire Flamand) :

 http://arritti.corsica/attualita/11-juillet-vlaamse-festdag/

 

 

S’agissant de l’attitude envers la Ligue de Salvini, au moins une des composantes importantes du nationalisme corse, le Partitu di a Nazione Corsa (d’abord fusionné dans Femu a Corsica, Faisons la Corse, de Gilles Simeoni, ce parti s’est reformé par la suite) avait désapprouvé en 2019 l’alliance du Parti sarde d’action (Ps d’Az, théoriquement indépendantiste) avec la Ligue de Salvini et d’autres mouvements dits de centre-droit (mais parfois très à droite) dont Forza Italia et Fratelli d’Italia, lors des élections régionales en Sardaigne. Il semble même que le parti corse aurait conseillé aux Sardes de voter pour d’autres candidats (il est vrai qu’il existe d’autres mouvements indépendantistes sardes). L’alliance a permis au leader du Ps d’Az, Christian Solinas (déjà sénateur grâce à l’appui de la Ligue), de devenir président de la région.

 Le Ps d’Az a d’ailleurs été suspendu de l’ALE en raison de son alliance avec la Ligue de Salvini.

 Néanmoins un responsable du bureau politique de Femu a Corsica dans le journal Arritti prenait ses distances avec la position du PNC.

 L’auteur de l’article déclarait notamment : « Pour la première fois depuis l’apparition du nationalisme moderne, dans les années 20, deux Présidents nationalistes sont au pouvoir en Corse et en Sardaigne offrant des perspectives de collaboration sans précédent et une situation politique inconnue jusqu’alors. » Il rappelait qu’un des points du programme de Salvini était la transformation de l’Italie en Etat fédéral.

  http://arritti.corsica/attualita/un-vote-aux-consequences-multiples-deuxieme-partie/

 

 

 

 

 

UN DRAPEAU ROUGE ET BLANC SUR LA CATHÉDRALE DE STRASBOURG

 

 

 Drapeau-cathédrale

 Le drapeau alsacien rouge et blanc flotte (illégalement !) sur la cathédrale de Strasbourg, 11 novembre 2018.

Site du parti alsacien Unser Land

https://www.unserland.org/

 

L’hostilité marquée en France aux mouvements nationalistes/régionalistes par les tenants de l’opinion majoritaire apparait clairement dans la réaction d’une élue socialiste à un épisode récent :  le 11 novembre 2018, des personnes ont hissé (avec tous les risques que cela comportait) le drapeau traditionnel alsacien (surnommé Rot un Wiss, rouge et blanc)* sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg. L’élue s’indigne sur son compte twitter à moins que ce soit facebook, parle de « dérive identitaire », de manque de respect en ce 11 novembre, mentionne un hashtag « No pasaran ». Ainsi manifester son identité alsacienne est pour cette élue tout simplement une manifestation fasciste, qui sans doute doit lui rappeler, selon la formule consacrée « les heures les plus sombres de notre histoire ». La réaction de l’élue ne s’explique que par un esprit qui fonctionne uniquement par réflexe pavlovien.**

 

                               * Le drapeau à 2 bandes horizontales rouge et blanche a été adopté par le landtag (assemblée) d’Elsass-Lothringen en 1912, mais non accepté par le gouvernement impérial allemand. Il reprend les couleurs rouge et blanche traditionnelles en Alsace.  Le drapeau, considéré comme le symbole des autonomistes, a retrouvé récemment une visibilité lors des manifestations contre la région Grand Est, lors du mouvement des Gilets jaunes, etc. Ce drapeau ne doit pas être confondu avec le drapeau départemental du Bas-Rhin et le drapeau du Haut-Rhin, approuvés par les préfectures. Il a aussi existé un drapeau de la région, combinaison des deux drapeaux départementaux, mais qui logiquement n'est plus utilisé depuis que la région Alsace a disparu par intégration dans la région Grand-Est. On peut se demander si la collectivité européenne d'Alsace, qui fonctionnera en 2021 (sans cesser de faire partie de la région Grand-Est), aura un drapeau et lequel.

                           ** Cette élue n’est pas la seule à avoir réagi négativement. Un élu de La République en marche a aussi entonné le couplet « quel manque de respect en ce 11 novembre ».

 

 Le mouvement alsacien Unser Land, Notre pays (membre de l’ALE) qui s’est réjoui de l’apparition du drapeau alsacien dans le ciel strasbourgeois (même s’il a été enlevé rapidement par les agents de l’oeuvre de la cathédrale, seuls habilités à opérer, et que l’Etat a déclaré son intention de porter plainte) a aussi appelé l’attention sur un sujet qui ne doit pas préoccuper plus que ça l’élue socialiste et ses collègues des grands partis.

 

Lors des commémorations du 11 novembre, il est question seulement des militaires qui sont morts et ont combattu pour la France. Or, en 1914-18, les Alsaciens et les Lorrains de Moselle étaient, légalement, des Allemands (ceux nés après 1871 n’ayant connu que l’appartenance à l’Allemagne) et combattaient dans l’armée allemande. Leur situation est donc complètement oubliée dans les commémorations.  En France le « devoir de mémoire » tellement vanté ne semble prendre tout son sens que si la mémoire est sélective.

 

On peut lire ici (https://www.unserland.org/lettre-a-m-roland-riess-maire-de-strasbourg/) le courrier adressé en novembre 2019 par Unser Land au maire de Strasbourg et probablement resté sans réponse, ainsi que le discours de la présidente d’Unser Land lors du 11 novembre 2019 (https://www.unserland.org/discours-dandree-munchenbach-a-strasbourg-a-loccasion-de-la-ceremonie-alsacienne-du-11-novembre/)

 

L’attitude des pouvoirs publics français et des élus des grands partis est loin de celle des représentants et des populations du Sud-Tyrol italien qui commémorent dans un esprit pacifique et de réconciliation européenne la participation de leurs ancêtres, incorporés dans l’armée autrichienne, au conflit 14-18 (qu’on me permettra de considérer à titre personnel, comme un naufrage de la civilisation, remarque valable pour tous les camps)*.

 

                                 * Il est inutile de faire remarquer qu’en France, des commémorations ont lieu associant dans un esprit de réconciliation les Français et les Allemands : ici, il s’agit de reconnaître que des personnes, qui ont droit à ce que leur sacrifice soit évoqué, ont combattu pour ce qui était, légalement et peut-être même sentimentalement, leur pays, l’Allemagne et surtout le land Elsass-Lothringen. Quant à répondre qu’on ne leur avait pas demandé leur avis, il me semble que l’objection vaut aussi pour les combattants français.

 

En 2019, une cérémonie réunissant les représentants du Tyrol italien et du Tyrol autrichien s’est tenue à Rovereto au Colle di Miravalle, devant la cloche Maria Dolens, installée en 1925 qui sonne depuis tous les jours en souvenir des hommes tombés au combat (https://www.ufficiostampa.provincia.tn.it/Comunicati/Fugatti-Le-vicende-storiche-del-Trentino-e-del-Tirolo-hanno-radici-comuni-che-devono-essere-costantemente-coltivate).

 

 Cette thématique permet de rappeler que le Conseil exécutif de Corse et l’Assemblée de Corse ont symboliquement réhabilité les fusillés « pour l’exemple » corses de la guerre de 14-18 et salué la mémoire de toutes les victimes des exécutions de toutes les nationalités, en espérant ouvrir la voie à une mesure de l’Etat français, reportée jusqu’à présent.

 https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/corse-rehabilite-ses-fusilles-exemple-durant-premiere-guerre-mondiale-1742227.html

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

 

 

Nous clôturons ici cette série consacrée à une comparaison du nationalisme corse avec d’autres nationalismes régionaux et leurs manifestations. Comme on l’a déjà dit, comparer n’est pas poser une équivalence : c’est montrer les similitudes et les différences, pas seulement entre les mouvements nationalistes eux-mêmes, mais aussi sur la façon dont les Etats acceptent ou refusent de prendre en considération les identités régionales, même sous leur forme indépendantiste.

 

En France, les identités régionales sont suspectes, surtout lorsqu’elles demandent une reconnaissance politique. Faire flotter le drapeau alsacien (et non le drapeau national français, ou à la rigueur le drapeau des collectivités locales) en Alsace, dans un lieu emblématique,  scandalise quelques politiciens locaux membres des grands partis nationaux et biberonnés au politiquement correct. Au Danemark, lors de la fête du Groenland et des île Féroé, c’est le drapeau de ces territoires autonomes qui remplace le drapeau danois sur tout le territoire danois – et bien entendu, c’est leur drapeau qui flotte légitimement sur les territoires concernés.                                                                                                    

 

                                                                                                                                           

En France, les élus corses suscitent l’incompréhension ou le rejet simplement parce qu’ils utilisent les symboles de l’identité corse ou parlent corse dans l’assemblée de la région ; certains s’étonnent qu’ils puissent siéger dans des institutions de la république, puisqu’ils veulent sortir de la république. Les jacobins les plus sectaires rêvent de poursuites pénales, d’exclusion. Les modérés, ceux qui jouent aux gens raisonnables, se contentent de désapprouver ou de dire qu’ils ne comprennent pas qu’on reste « enfermé » dans des attitudes archaïques.

 Au Royaume-Uni, des nationalistes, membres de partis qui ont l’indépendance de leur territoire dans leur programme, sont considérés comme des membres respectables de la collectivité : non seulement ils siègent légitimement dans toutes les assemblées, nationales et locales, conformément au choix des électeurs, mais les gouvernants leur manifestent estime et considération : ils sont nommés membres du Conseil privé de la reine ou de la Chambre des Lords. Leur langue, au lieu d’être ridiculisée ou négligée, est l’objet d’un soutien de l’Etat.

 

Au Canada, le pouvoir fédéral a admis que le Québec formait une nation.

 Dans ces pays, de même qu’on trouve normal que l’Etat considère comme son devoir de défendre l’égalité entre les sexes, de combattre les discriminations ou de se préoccuper du changement climatique, on trouve normal qu’il soutienne les identités et les cultures régionales, ou au moins qu'il se sente obligé d'avoir un discours dans ce sens. 

 

D’autres questions et comparaisons auraient pu être évoquées dans ces messages : par exemple la place des hymnes des nationalités régionales, à peine effleurée (du Dio Vi Salvi Regina au Vlaamse Leuw, le lion des Flandres, le sujet est vaste). On pouvait évoquer aussi les décorations crées par les Etats fédérés ou régions autonomes, comme l’Ordre national du Québec.

 

Tels qu’ils sont, nous espérons que ces messages susciteront des réflexions et surtout nous souhaitons terminer sur un point : l’alliance des mouvements nationalistes régionaux présents en France est embryonnaire. Chacun essaie d’avancer de son côté, les uns un peu mieux que les autres, mais sans unité d’action – donc avec des résultats en conséquence*

                                                                                                                * Il existe bien une fédération qui regroupe certaines organisations régionalistes ou autonomistes, Régions et peuples solidaires (RPS ou R&PS). "Les courants politiques qui y sont représentés vont du centrisme au socialisme démocratique avec une certaine sensibilité écologiste. Son président est Gustave Alirol, du Parti occitan (R&PS-POC)" (Wikipedia). R&PS est affilié à L'Alliance libre européenne.

 

 

 Une meilleure coordination, une alliance effective des divers mouvements, présenterait des avantages et aurait surtout l’intérêt de montrer qu’il n’y a pas, comme on le dit de façon polémique et intéressée, « les Corses » d’un côté et de l’autre, « le reste de la France » ou « la France ». Il y a d’un côté ceux qui se reconnaissent en priorité dans les nationalités régionales présentes sur le territoire français et de l’autre ceux qui préfèrent l’unité à la diversité et qui ont imposé depuis longtemps cette préférence aux autres, profitant dès lors d’une position dominante voire hégémonique. Il serait peut-être temps de changer.

 

 

 

 

 

 

 

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Le comte Lanza vous salue bien
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