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Le comte Lanza vous salue bien
2 septembre 2016

L'AFRIQUE DU SUD ET LES TRADITIONS IMPORTEES DEUXIEME PARTIE

 

 

L'AFRIQUE DU SUD ET LES TRADITIONS IMPORTEES

DEUXIEME PARTIE

 

 

 

 

 

QUELQUES NOTIONS HISTORIQUES, SUITE

 

 LES OPPOSANTS

 

 

 

Lors des élections d'avril 1958, le parti national est vainqueur en voix et en sièges.

Son oppsition est représentée par le parti uni (le parti dont Smuts a longtemps été le représentant), qui prône le maintien des liens avc la couronne britannique et prône non pas l'égalité raciale, mais un pragmatisme opposé à l'apartheid idéologique; son idéal reste la domination blanche, avec extension des droits civiques aux non-Blancs évolués :  white leadership with justice (domination blanche avec justice).  Un parti libéral se crée par scission du parti uni, et se rallie à l'idée de l'égalité complète entre races. Puis un parti progressiste apparait, qui est plus prudent sur le suffrage universel.

 

Face à l'apartheid, l'African national Congress (ANC) agit par son  mouvement de jeunesse. Dès 1952 il engage une campagne de désobéissance civile culminant par une grande manifestation.  La plupart des manifestants (10 000) sont arrêtés dont Nelson Mandela. La ligue de jeunesse fait élire Lutuli comme président de l'ANC contre un modéré partisan de négocier avec le gouvernement.

 Une ligue de femmes blanches (surnommée Black Sash) agit activement contre la radiation des métis des listes électorales communes dans la province du Cap mais n'empêche pas le vote définitif de la loi en 1956.

En juin 1955, la Charte de la liberté (Freedom Charter), élaborée par l'ANC et des petites organisations alliées (parti indien etc), appelant à l'égalité des droits quelle que soit la race, est signée par un million de personnes. 

 En 1956, une centaine de membres de l'ANC et des organisations alliées sont arrêtés et accusés de haute trahison. Parmi les accusés se trouvent Albert Lutuli, Oliver Tambo, Walter Sisulu, Nelson Mandela. Le procès dure plusieurs années et se termine en acquittement en 1961 des derniers accusés.

 L'ANC voit apparaître à côté d'elle, des militants résolus à l'action illégale, qui se proclament panafricanistes et forment un parti, le Congrès panafricain (PAC) dirigé par Robert Sobukwe

L'extension de la politique de localisation ethnique au Sud-Ouest africain, administré par l'Afrique du Sud, provoque des tensions qui culminent par un massacre de civils noirs par des policiers en 1959 (11 morts).

En 1960, en Afrique du Sud, une protestation des panafricanistes à Sharpeville (Transvaal) contre l'extension aux femmes noires du passeport intérieur se solde par un massacre : des policiers se pensant menacés ouvent le feu et tuent 69 personnes dont des femmes et enfants et en blessent encore plus.

 Le gouvernement proclame l'état d'urgence et déclare illégaux l'ANC et le PAC. Les dirigeants sont emprisonnés ou en résidence surveillée.

 Nelson Mandela fonde alors l'aile militaire de l'ANC, appelé Umkhonto we Sizwe (la Lance de la Nation).

Ces événements finissent par mettre l'Afrique du Sud en position d'accusée au plan international.

 L'Assemblée des Nations-Unies somme le gouvernement sud-africain d'abandonner l'apartheid.

En 1960, le prix Nobel de littérature est attribué à Albert Lutuli, ancien dirigeant de l'ANC, signe de soutien donné aux militants de l'égalité raciale..

 

En juillet 1963, plusieurs activistes de l'ANC illégale sont arrêtés dont Nelson Mandela et Walter Sisulu pour haute trahison et complot envers l'État, crimes passibles de la peine de mort. En 1964, ils sont condamnés à la prison à vie.

 

 Dans les années 1960 apparait une génération d'écrivains afrikaners critiques sur la situaton de la société sud-africaine et les lois d'apartheid.

Mal vus du gouvernement, ces Sestigers (écrivains des années soixante), vont faire connaître à l'étranger la littérature sud-africaine : les plus connus sont André Brink, Breyten Breytenbach, J. M. Coetzee.

Ils rejoignent dans la critique des écrivains anglophones comme Alan Paton, par ailleurs président du parti libéral et auteur dès 1948 du best-seller Pleure, O pays bien-aimé, ou Nadine Gordimer.

 

 

 

 LES BANTOUSTANS

 

 

 

 Le grand projet du Premier ministre Verwoerd est de séparer la population blanche des non-Blancs. C'est le but d'une part des bantoustans, et d'autre part, des townships.

Les bantoustans sont supposés regrouper la population noire par ethnies, et obtenir un statut d'autonomie voire même l'indépendance.

Entre 1960 et 1980, 13 % de la superficie du pays sont occupés par ces bantoustans, le reste étant réservé à la population blanche.

On estime à 3,5 millions le nombre de personnes déplacées vers les bantoustans

En 1970 le Black Homelands Citizenship Act enlève la citoyenneté sud-africaine aux ethnies en leur accordant la nationalité de leur bantoustan. Hors de leur bantoustan, ils sont considérés comme des étrangers immigrés et ne disposent pas de droits civiques.

Les bantoustans sont gérés par une élite noire (recrutée parmi les chefs traditionnels de tribus) qui est de ce fait, intéressée à leur maintien.

Les bantoustans considérés comme indépendants sont :

 - le Bophuthatswana (pour les Tswanas), déclaré indépendant en 1977 ;

- le Ciskei (pour les Xhosas), déclaré indépendant en 1981 ;

- le Transkei (pour les Xhosas), déclaré indépendant en 1976 ;

- le Venda (pour les Vendas), déclaré indépendant en 1979.

Aucun de ces états n'est reconnu par la communauté internationale.

 

Les bantoustans non indépendants à la fin de l’époque de l’apartheid  sont :

- le Gazankulu (pour les Tsongas et les Vatsongas) ;

- le KaNgwane (pour les Swatis) ;

- le KwaNdebele (pour les Ndébélés) ;

- le KwaZulu (pour les Zoulous) ;

- le Lebowa (pour les Pedis et les Ndébélés) ;

- le QwaQwa (pour les Basothos).

 (d'après Wikipedia)

 

 

 

Ciskei

 

Timbre du Ciskei émis pour l'indépendance (non reconnue internationalement) de cet Etat (1981).

http://www.stampworldhistory.com/country-profiles-2/africa/ciskei/

 

 

 

 

En 1978, le ministre Connie Mulder déclara au Parlement : 

« Si notre politique vis-à-vis des populations noires parvient à sa conclusion naturelle, il n'y aura plus un seul noir avec la citoyenneté sud-africaine… Chaque homme noir en Afrique du Sud sera déplacé et réinséré dans un nouvel État indépendant de manière respectueuse et il n'y aura ainsi plus d'obligation de ce Parlement de prendre politiquement en compte ces personnes. »

 

Mais les bantoustans ne parvinrent jamais à ce résultat. 

55 % de la population d'Afrique du Sud vivait dans les bantoustans. 

Le reste de la population non-blanche qui vit en dehors des bantoustans est regroupé principalement dans des townships (terme difficilement traduisible, il s'agit de banlieues ou quartiers réservés aux Noirs et coloured qui finissent souvent par devenir des bidonvilles en raison de l'affluence de population), en périphérie des grandes villes blanches.

Le township le plus connu est Soweto (nom formé à partir de South Western Township), à 15 kms de Johannesbugh; à l'origine, banlieue noire constituée de petites maisons alignées, dont la situation se dégrada considérablement. Soweto atteint actuellement 900 000 habitants.

 

 

 

 

 L'EVOLUTION

 

 

 

 Jacaranda_Trees_Pretoria

 Les Jacarandas, arbres caractéristiques de Pretoria avec leur fleurs violettes. Au fond, les Union Buildings, siège du gouvernement.

Photo Hein Washefort, Wikepedia.

 

 

 

 

En 1966, Verwoerd est assassiné en plein Parlement par un métis, considéré comme déséquilbré (il mourra en asile psychatrique en 1999, après la démocratisation du régime et l'élection de Mandela comme président).

Le  successeur de Verwoerd comme Premier ministre, John Vorster, ancien ministre de la justice, va jouer la carte du pragmatisme et de l'apaisement, dans une certaine mesure.

Il met fin à certaines dispositions du petty apartheid et ouvre les équipes sportives, sous certaines conditions, à des non-Blancs. Il resserre les liens avec les Etats-Unis car l'Afrique du Sud apparait comme un acteur incontournable pour le camp occidental en Afrique et parvient aussi à lier des relations avec certains pays noirs.

En face, le vieux parti uni (le parti de Smuts autrefois, recrutant chez les anglophones plus que chez les afrikaners) présidé par Sir David Pieter De Villiers Graaff (2ème baronnet, il porte les mêmes prénoms que son père), reste sur des positions conservatrices : il n'accepte pas l'égalité raciale et propose de créer un État sud-africain  sous forme de fédération de communautés identifiées en fonction de considérations ethniques et géographiques.  Des dissidents du parti rejoignent le parti progressiste  qui devient le parti progressiste réformiste qui signe entre 1973 et 1976 des chartes avec les représentants légaux de la population non-blanche, otamment les dirigeants des bantoustans, pour la démocratisation du pays.

Pendant ce temps, Vorster intervient dans les affaires de pays voisins (notamment la Rhodésie) et joue un rôle de médiateur, encouragé par le secrétaire d'Etat américain Kissinger, entre les gouvernants blancs de Rhodésie et les mouvements rebelles noirs.

Il mène aussi une politque d'apaisement en Afrique du Sud-Ouest où le mouvement nationaliste SWAPO n'est jamais interdit.

Vorster intervient militairement en Angola contre les dirigeants marxistes de cette ancienne colonie portugaise qui vient d'accéder à l'indépendance, mais la volte-face des Américains qui l'avaient d'abord encouragé le met en position embarrassante.

 

 

 

 

 

LES EMEUTES DE SOWETO

 

 

 

 

Une tentative gouvernementale d'obliger les étudiants noirs d'adopter l'afrikaans comme langue d'études à l'université est à l'origine des émeutes de Soweto.

Le 16 juin 1976, 20 000 étudiants, malgré des appels au calme des organisateurs, affrontent la police, qui agit sans ménagement : il y a 1500 victimes.

Cette tragédie renforce le mouvement d'action clandestine de l'ANC, l'Umkhoto We Sizwe, qui commet à partir de ce moment de nombreux attentats visant les forces de police ou les Noirs  jugés collaborateurs du pouvoir blanc.

En 1977 un journaliste noir, Steve Dikho, est enlevé par la police et assassiné. Son cas est largement médiatisé à l'étranger.

Ces violences accroissent la réprobation de  l'opinon internatonale : l'Afrique du Sud, condamnée par l'ONU,  subit des sanctions internationales et des mesures de boycott commercial

A la suite de scandales internes à son parti, Voster démissionne en 1978 (il est élu président de la république, poste surtout honorifique,  mais démissionne aussi un an après) et Pieter Botha le remplace comme Premier ministre.

 

Botha est un pragmatique et affirme que le choix des Blancs est Adapt or die (s'adapter ou mourir). En rupture avec les conservateurs de son parti, il adopte des mesures d'ouverture partielles (abandon de l'exclusivité de la profession de mineur pour les Blancs, création de syndicats noirs). Considérant que le régime institutionnel calqué sur le modèle britannique est inadapté, il promeut une révision de la constitution qui accroit les pouvoirs présidentiels et supprime le poste de Premier ministre.

Il crée une troisième chambre du Parlement pour représenter les Coloured.

Ces réformes sont approuvées par referendum en 1983. En 1984 Botha devient  président de la république.

Les 4 universités accueillant exclusivement les Noirs et Coloured sont incapables d'absorber la masse de nouveaux étudiants non-blancs et Botha ouvre certaines universités blanches aux Noirs et Coloured, dont (pour un petit nombre d'admis) la prestigieuse université de Stellenboch.

Ces avancées sont en tout état de cause insuffisantes, mais Botha, critiqué par les conservateurs de son parti, qui se séparent du parti pour créer le parti conservateur, déclare quil n'ira pas plus loin et au contraire s'enferme dans une attitude d'immobilisme à partir de 1985. 

Pendant ce temps, la popularité de l'ANC a été relancée parmi la jeunesse des townships et des comités pour la libération de Mandela se créent un peu partout soutenus par des organes de presse.

Mandela devient un symbole fédérateur pour les Noirs.

Le 20 mai 1983, le mouvement d'action clandestin de l'ANC organise son attentat le plus meurtrier à Pretoria : 19 morts et 217 blessés. Puis l'ANC organise l'attentat d'Amanzimtoti en 1985.

Des mouvements parfois opposés se créent alors pour appeler à un changement radical  : l'United democratic front se présente comme voulant rassembler toutes les races et reçoit le soutien de nombreux Blancs. Il est considéré comme proche de ANC.

A l'opposé l'AZAPO (Azanian People's Organisation, Organisation du Peuple Azanien) prétend construire une Afrique du Sud exclusivement africaine et d'orientation anti-capitaliste. Ils récusent le nom d'Afrique du Sud au profit d'Azanie.

Enfin, l'Inkatha Freedom Party, à dominante essentiellement zoulou, puissant au Natal, accepte le partage du pouvoir avec les Blancs dans le Natal qui deviendrait autonome et a le soutien des milieux d'affaires.

Parmi les partisans les plus en vue de la démocratisation et de l'égalité raciale, il y a  le pasteur  Desmond Tutu. Il pense que ces objectifs peuvent être atteints sans recours à la violence. Il obtient le Prix Nobel de la Paix en 1984 qui accroit son autorité. Peu après, il est nommé archevêque anglican du Cap, premier Noir à occuper ce poste.

L'ANC lance un mot d'ordre de désobéissance et d'agitation afin de rendre les townships ingouvernables, tandis que les attentats ordonnés par elle se multiplient, entrainant de l'autre côté le développement du contre-terrorisme par des paramilitaires.

Le gouvernement proclame l'état d'urgence dans les townships . L'armée et la police interviennent dans une ambiance de guerilla urbaine; pour l'année 1985, plus de 800 manifestants sont tués par les forces de l'ordre, qui procèdent à des milliers d'arrestation.

Les sanctions internationales contre le régime se durcissent et  les firmes étrangères quittent le pays en grand nombre.

Pieter Botha démantèle le petty apartheid, abroge les lois sur les relations sexuelles et le passeport intérieur et reconnait que le système est à bout de souffle, mais aux élections de 1987 et 1988, il doit faire face à la montée du parti conservateur.

Fin 1989, malade, il laisse la place à la présidence du parti à Frederik de Klerk, qui devient président de la république et décide d'accélérer les réformes.

 

 

 

 

VERS LA FIN DE LA DOMINATION BLANCHE

 

 

 

 

Aux élections de 1989 le parti national garde la majorité mais est talonné par les conservateurs et suivi par le parti démocratique regroupant désormais les progressistes.

Les dernières mesures d'apartheid en vigueur sont abrogées en 1990-91(sauf évidemment les mesures réservant le vote aux Blancs et Coloured), et les partis comme l'ANC et le parti communiste sont autorisés.

De Klerk annonce la libération des prisonniers politiques et en premier, celle de Mandela, effective en février 1990.

Des négociations s'ouvrent entre le gouvernement et l'ANC

De Klerk doit affronter l'hostilité des conservateurs et des extrémistes blancs farouchement opposés aux mesures de démantèlement de l'apartheid, qu'ils considèrent comme une menace sur l'existence même des Blancs en Afrique du Sud; les extrémistes s'organisent (AWB d'Eugène Terreblanche).

 Au Natal, l'ANC affronte violemmment les partisans zoulous de l'Inkhata. Ce conflit fait 10 000 morts.

Aux élections partielles qui suivent, de Klerk est en minorité devant les conservateurs. Il décide alors de faire appel au referendum pour demander si l'électorat approuve ses réformes et la poursuite du processus. Lors de la campagne, de Klerk insiste sur le fait qu'il propose un passage en douceur vers la majorité noire avec la garantie des droits des Blancs.

Le referendum de mars 1992 donne 68,7% en faveur des réformes. Partout les électeurs blancs ont voté pour les réformes (sauf au nord-Transvaal); au Cap et au Natal, zones majoritairement anglophones, le oui est environ de  80%.

Devant le Parlement, de Klerk peut déclarer que "les électeurs blancs ont décidé de refermer définitivement le livre de l'apartheid".

Cette fois les négociations avec l'ANC qui se poursuivent sont menées avec l'ensemble des partis blancs, le parti conservateur y participe comme observateur.

 

 

 

 

 

L'HEURE DE NELSON MANDELA

  

 

Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918 . Il est issu d'une famille royale de l'ethnie Xhosa, qui règne sur une partie du Transkei. Sa première éducation lui est donnée par des écoles méthodistes et il appartient à cette branche du protestantisme.  Son institutrice lui done le prénom de Nelson. Son surnom tribal est Madiba, qui sera fréquemment employé par ses partisans par la suite.

 

 Il fait des études de droit à l'université de Fort Hare, une université pour les gens de couleur,  puis à l'université du Witwatersrand, ouverte aux Noirs en nombre restreint. Il rompt avec sa famille qui voulait l'obliger à un mariage arrangé. Il se familiarise avec la doctrine de la non-violence de Gandhi.

 

En 1943 il adhère au Congrès national africain, dirigé par Alfred Xuma (qui lance le slogan one man one vote, un homme, un vote) et devient rapidement un des dirigeants de la ligue de jeunesse de l'ANC avec Walter Sisulu et Oliver Tambo. 

 

 

 

Sisulu_wedding_with_mandela_and_lembede

Photo du mariage de Walter Sisulu en 1943.

Nelson Mandela est à l'extrême-gauche de la photo. Près de lui, l'une des demoiselles d'honneur, Evelyn Mase, devait être la première épouse de Nelson Mandela.

Wikipedia.

 

 

 

 

 A cette époque, Nelson Mandela et son ami Oliver Tambo dirigent le seul cabinet d'avocats noirs de Johannesbourg et défendent les Noirs contre l'administration et les employeurs blancs.

Dans les années 50, il est l'un des organisateurs des campgnes de protestation de l'ANC. En 1956,  Mandela et 156 autres personnes sont arrêtés  et accusés de trahison. Leur procés s'achève en 1961 par un acquittement.

En 1958, divorcé de sa première épouse, il se remarie avec Winnie Madikizela, militante de la cause anti-aparheid. 

 

En 1961 justement, Mandela abandonne la stratégie non violente  et fonde  l'Umkhonto we Sizwe (MK), branche militaire pour l'action armée. Certes il précise que leurs actions devaient être faites sans perte en vie humaine.

 L'UK accomplit alors environ 190 attaques ou sabotages   

 

Le 5 août 1962, Nelson Mandela est de nouveau arrêté et  condamné à cinq ans de prison.

Il semble que la CIA avait fourni aux autorités sud-africaine les renseignements ayant permis d'arrêter Mandela, considéré comme un agent anti-occidental.

Alors qu'il est en prison, la police arrête plusieurs dirigeants de l'ANC clandestine et de sa branche armée dans une cachette à Rivonia. Pami eux, Walter Sisulu, Govan Mbeki, des Blancs juifs anti-apartheid (Denis Goldberg, Lionel Bernstein, Arthur Goldreich) et des Indiens, Ahmed Kathrada et Billy Nair.

.

Mandela est inculpé avec eux de sédition  et de haute trahison.

Le « procès de Rivonia » débute le 9 octobre 1963. La Haute Cour de Pretoria est présidée par le juge Quartus de Wet.

 

Au cours du procès, il déclare : "Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir."

 

Mandela et 5 autres accusés sauf sont jugés coupables de sédition le 11 juin 1964 et condamnés à la détention à perpétuité.

Un des accusés est acquitté. Avant le verdict, le gouvernement a reçu des interventions demandant la clémence  venant du monde entier, dont celle de membres du Congrès américain et du Parlement britannique et du gouvernement soviétique. Le romancier Alan Paton intervint auprès du juge.

Les Nations Unies condamnèrent le verdict et renforcèrent les sanctions contre l'Afrique du Sud.

 

Avec la plupart des condamnés dont Walter Sisulu, Nelson Mandela est emprisonné dans l'île prison de Robben Island,  au large du Cap.

 

Dans cette prison, les prisonniers sont soumis à un travail forcé épuisant et aux humiliations des gardiens.

 C'est en prison qu'il apprend la mort de son fils issu de son premier mariage, Thembi, d'un accident de la circulation.

 Mandela profite de ces années pour mieux connaître l'histoire des Afrikaners et apprendre leur langue, l'afrikaans, afin de se rapprocher de leur  mentalité.  Il estime que l'Afrikaner a sa place en Afrique.

 

 En prison, il passe un diplôme de l'Université de Londres.

L'opinion publique internationale commence à se mobliser autour de son nom.

Au début de 1976, il reçoit la visite d'un ministre qui lui propose une libération à condition de se fixer au Transkei, un bantoustan dont justement le neveu de Mandela est le dirigeant. Mandela refuse car ce serait avaliser la politique du gouvernement.

Pendant les années 1980, le MK relance la guérilla.

Mandela est transféré en 1982 avec les autres membres de l'ANC dans une prison moins dure, Pollsmoor. Le gouvernement renoue les tractations avec Mandela, mais il refuse toute libération sous condition ou d'appeler à la fin de la lutte.

En 1985 il rencontre des ministres et  en 1986 il est transféré dans une villa avec piscine.

 Entretemps, la popularité  de Mandela est devenue universelle. Il est devenu "le plus vieux prisonnier politique du monde". Le 11 juin 1988, pour son 70ème anniversaire, un concert géant a lieu à Wembley, retransmis dans le monde entier, auquel participent des vedettes de la chanson comme Sting, Dire Straits, Simple Mind et bien d'autres. A la fin, Jessye Norman interprète Amazing Grace.  

 En décembre 1988, il est assigné en résidence surveillée à son domicile. Il écrit à Pieter Botha pour appeler aux réformes qui pourront garantir  la paix et la coexistence entre les races.

Le 15 octobre 1989, de Klerk libère sept dirigeants de l’ANC, dont Walter Sisulu, puis le 2 février 1990, il annonce la llevée de l'interdiction de l'ANC et d'autres organisations anti-apartheid, et la libération sans condition de Nelson Mandela pour les jours qui suivent.

Mandela est définitivement libéré le 11 février 1990.

 

Le jour de sa libération,  Mandela fait un discours depuis le balcon de l'hôtel de ville du Cap et lance la phrase célèbre :  « Je suis là devant vous non pas comme un prophète mais comme un humble serviteur du peuple".

Pouis le 26 février 1990, il demande à ses partisans : « Jetez dans la mer vos fusils, vos couteaux et vos machettes. »

 

 Le 6 août 1990, Mandela confirme les accords avec de Klerk, et l’ANC proclame la fin de la lutte armée 

 

En juillet 1991, Nelson Mandela est élu président de l'ANC.

Il participe à toutes les discussions sur la réforme des institutions, convainc le général Villjoen, chef des conservateurs blancs  et les dirigeants zoulous qui souhaitent un éat zoulou indépendant avec le soutien des blancs conservateurs, de se joindre aux réformes en cours (voir plus loin)

 En 1993, Mandela et de Klerk reçoivent  conjointement le prix Nobel de la paix en 1993 pour leur action en faveur de la concorde entre les races et la transformation pacifique de l'Afrique du Sud.

 

 

 

 

 LA NOUVELLE AFRIQUE DU SUD

 

 

 

 

De Klerk et Mandela accèlèrent les négociations en vue de l'élection d'une assemblée constituante en 1994. Les Blancs doivent avoir la garantie du respect du droit de propriété et de leurs intérêts culturels, économiques et sociaux.  

 

 En novembre 1993, l'ANC et le parti de de Klerk (NP, parti national) approuvent une nouvelle constitution démocratique avec droit de vote pour tous les adultes (les élections sont prévues en avril 1994), le statut de langue officielle pour neuf langues locales (zoulou, xhosa, pedi, tswana, sotho, tsonga, swazi, venda, ndebele)  soit un total de onze langues officielles avec l'anglais et l'afrikaans, et la division du pays en 9 provinces.

 

Un front du refus regroupe les conservateurs blancs  de l'Afrikaner Volksfront (AVF),  avec le parti conservateur (CP)  des mouvements afrikaners et les partis et dirigeants conservateurs noirs (notamment les dirigeants des bantoustans).  Le général en retraite Constand Viljoen prend la tête de ce front. 

En 1994,  l'état "indépendant" du Bophuthatswana tente de faire sécession. Puis les dirigeants des bantoustans se rallient au processus démocratique.

 

Après avoir envisagé  un projet de Volkstaat (État afrikaner), " bantoustan à l’envers",  Viljoen décide d'abandonner le Volksfront et se rallie au processus électoral en créant le Front de la liberté (Freedom Front, FF)

Mandela et de Klerk convainquent les dirigeants de l'Inkhata, le roi zoulou Zwelithini et le prince Mangosuthu Buthelezi, de se rallier au processus.

 

Les attentats de gauche et de droite se succèdent avant les élections d'avril 1994.

Le 27 avril 1994, à minuit, l'hymne national de l'Afrique du Sud blanche, Die Stem van Suid-Afrika est joué dans tout le pays alors que le drapeau sud-africain tricolore, qui flottait sur le pays depuis 1928, est amené. À minuit une, un autre drapeau (arc-en-ciel) aux couleurs noir, jaune, vert, rouge, blanc, bleu, est alors hissé au son du nouvel hymne officiel, symbole des africains, Nkosi Sikelel' iAfrika (Dieu sauve l'Afrique), suivi immédiatement de Die Stem.

Le nouveau drapeau symbolise le changement de régime tandis que les deux hymnes symbolisent la réconciliation entre Noirs et Blancs (Wikipedia).

Le même jour la nouvelle organisation territoriale entre en vigueur. Les quatre anciennes provinces et les bantoustans sont remplacés par 9 provinces, dont certaines vont ensuite changer de nom.

Les provinces avec leur nom actuels sont

 

 1.Le Cap occidental (capitale Le Cap)

 

2.Le Cap du Nord (capitale Kimberley)

 

3.Le Cap oriental  

 

4.Le KwaZulu-Natal (capitale Pietermaritzburg)

 

5.L'État-Libre (capitale Bloemfontein)

 

6.Le Nord-Ouest

 

7.Le Gauteng (capitale Johannesburg)

 

8.Le Mpumalanga

 

9.Le Limpopo

 

Le Transvaal avait d'abord été découpé en trois provinces, le Pretoria-Witwatersrand-Vereeniging, le Transvaal du Nord (puis province du Nord) et le Tansvaal de l'Est, qui devinrent ensuite le Gauteng, le Mpumalanga et le  Limpopo.

 

Si le nom d'Etat-Libre est hérité de l'Etat libre d'Orange (mais ce dernier mot disparait), le nom du Transvaal a cédé la place à des noms africains.

 La capitale gouvernementale reste Pretoria (siège du gouvernement) tandis que le Parlement siège au Cap (comme dans l'organisation antérieure).

Dans les jours qui suivent, les élections ont lieu :

 

L'ANC remporte 63 % des voix,  ainsi que sept des neuf nouvelles provinces.

 

Le NP de de Klerk arrive en second avec 23 % des voix, essentiellement celles des Blancs, des métis et des indiens.  

 

L'Inkhata Freedom Party obtient 10 % des voix et une représentation provinciale presque uniquement au KwaZulu-Natal.

 

Un gouvernement d'union nationale est alors formé avec l'ANC, le NP et l'IFP.

 

Le 10 mai 1994, Nelson Mandela est élu Président de la République.

 Il entre définitivement dans la légende du 20ème siècle.

Il choisit Thabo Mbeki de l'ANC comme premier vice-président et Frederik De Klerk comme second vice-président.  Au gouvernement, on trouve des ministres blancs, dont Pik Botha, pilier du parti national, ancien ministre des affaires étrangères des  gouvernements blancs de Vorster et Pieter Botha (son homonyme).

 

 

  21

 Nelson Mandela prête serment comme président de l'Afrique du Sud, le 10 mai 1994 à Pretoria.

http://photo.sf.co.ua/id305

 

 

 

 

SYMBOLES

 

 

 

En juin 1994, l'Afrique du Sud réintégra le Commonwealth (on se rappelle qu'elle avait quitté le Commonwealth en 1961). Désormais, Nelson Mandela, puis après lui ses successeurs, furent de toutes les réunions annuelles des chefs d'Etat des pays du Commonwealth, présidées par la reine Elizabeth.

 

 

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Visite de la reine Elizabeth en Afrique du Sud en 1995 après la réintégration du pays dans le Commonwealth.

http://www.bbc.co.uk/guides/zghsfg8

 

 

 

De 1994 à 1997, l’Afrique du Sud eut deux hymnes nationaux joués successivement :

-        l'ancien hymne national de l’Afrique du Sud blanche, adopté en 1928, Die Stem van Suid-Afrika (The call of South Africa, l’appel de l’Afrique du Sud)

-       Le chant Nkosi Sikelel' iAfrika (Dieu bénisse l’Afrique) ,chant de l’ANC et de plusieurs mouvement africains, également hymne ntional en Zambie et Tanzanie.

.

En 1997, l'hymne national devient la combinaison d'une version réduite des deux chants cités. Les paroles alternent les cinq langues les plus parlées (xhosa, zoulou, sesotho, afrikaans et anglais) :

Nkosi Sikelel' iAfrika

Xhosa

Nkosi sikelel' iAfrika

 Maluphakanyisw' uphondo lwayo,

 

Zoulou

Yizwa imithandazo yethu,

 Nkosi sikelela, thina lusapho lwayo.

 

Sotho

Morena boloka setjhaba sa heso,

 O fedise dintwa le matshwenyeho,

 O se boloke, O se boloke setjhaba sa heso,

 Setjhaba sa South Afrika - South Afrika.

 

Die Stem van Suid Afrika

Afrikaans

Uit die blou van onse hemel,

 Uit die diepte van ons see,

 Oor ons ewige gebergtes,

 Waar die kranse antwoord gee,

 

Anglais (nouvelle adaptation)

Sounds the call to come together,

 And united we shall stand,

 Let us live and strive for freedom,

 In South Africa our land.

 

 

Dieu bénisse l'Afrique

Xhosa

 Que Dieu bénisse l'Afrique,

 Puisse sa corne (son esprit) s'élever vers les cieux,

 

Zoulou

 Que Dieu entende nos prières

 Et nous bénisse, nous ses enfants d'Afrique.

 

Sotho

 Que Dieu bénisse notre nation,

 Et qu'il supprime toute guerre et toute souffrance,

 Préservez, préservez notre nation,

 Préservez notre nation sud-africaine, l'Afrique du Sud.

 

L'Appel de l'Afrique du Sud

Afrikaans

 Résonnant depuis nos cieux d'azur,

 Et nos mers profondes,

 Au-delà de nos monts éternels

 Où rebondit l'écho.

 

Anglais

 Retentit l'appel à l'unité,

 Et c'est unis que nous serons,

 Vivons et luttons pour que la liberté triomphe

 En Afrique du Sud, notre nation.

 

 

 

 

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Drapeau de l'Afrique du Sud de 1928 à 1994.

Adopté par le Parlement (blanc) en 1928, surnommé Oranje, Blanje, Blou (Orange, blanc, bleu), il reprenait les couleurs de l'ancien drapeau néerlandais avec en son centre le drapeau britannique et les drapeaux des anciennes républiques boers d'Orange et du Transvaal.

Co-officiel avec le drapeau britannique jusqu'en 1957, seul drapeau de l'Afrique du Sud par la suite.

Wikipedia

 

 

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Drapeau actuel, adopté en 1994.

Wikipedia.

 

Le drapeau de la nouvelle république multi-raciale, en préparation depuis les accords degouvernement entre l'ANC et le gouvernement blanc; fut adopté d'abord comme drapeau provisoire, en 1994, peu avant les élections d'avril.

7000 projets avaient été soumis dans les mois qui précédaient mais aucun n'avait été retenu par le Parlement.  Finalement un projet de drapeau élaboré par l'héraldiste gouvernemental (State herald) fut adopté pour une durée de 5 ans, et ensuite conservé définitivement.

Le noir, le vert et le jaune reprennent les couleurs des drapeaux de l'ANC et de l'Inkhata et donc représentent la population noire.

Le bleu, le blanc et le rouge évoquent les couleurs des drapeaux britannique et néerlandais, donc la population blanche.

 

 

 En 1996, la nouvelle Constitution de l'Afrique du Sud est promulguée (remplaçant la constitution provisoire de 1993).

Son Préambule rappelle les épreuves du passé et l'idéal d'un pays uni et solidaire dans sa diversité :

 

We, the people of South Africa,

Recognise the injustices of our past;

Honour those who suffered for justice and freedom in our land;

Respect those who have worked to build and develop our country; and

Believe that South Africa belongs to all who live in it, united in our diversity.

etc

 

Nous, le peuple d'Afrique du Sud,

Reconnaissons les injustices de notre passé,

Honorons ceux qui ont souffert pour la justice et la liberté dans notre pays,

Respectons ceux qui ont travaillé pour bâtir et développer notre pays et

Pensons que l'Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent, unis dans notre diversité

 

Le préambule s'achève par ces mots dans les diverses langues du pays :

 

 

May God protect our people.

Nkosi Sikelel' iAfrika. Morena boloka setjhaba sa heso.

God seën Suid-Afrika. God bless South Africa.

Mudzimu fhatutshedza Afurika. Hosi katekisa Afrika.

 

(Puisse Dieu protéger notre peuple.

Que Dieu bénisse l'Afrique du Sud)

 

 

Une nouvelle devise nationale fut adoptée en 2000 avec les nouvelles armoiries de l’Etat, jusque là de style très britannique.

Ces nouvelles armoiries sont inspirées de l’art rupestre autochtone. Quant à la devise, elle est en langue ǀXam, ou ǀXam Kaǃkʼe, langue du groupe khoïsan, éteinte de nos jours (langue dont la transcription comporte des signes phonétiques particuliers).  Le choix d’une langue éteinte, mais africaine, s’imposait pour éviter de donner la préférence à l’une ou l’autre des diverses langues vivantes du pays.

La devise dit : Ike e: /xarra //ke

Soit : L'unité dans la diversité (littéralement : Divers peuples unis)

Elle se rapproche ainsi de l’ancienne devise en vigueur avant la démocratisation du pays, qui était en latin (déjà une langue morte évitant d’avoir à choisir entre l’anglais et l’afrikaans) : Ex Unitate Vires (l’union fait la force).

 

 

 

 

VINGT ANS EN QUELQUES LIGNES

 

 

 

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 Le président Jacob Zuma à l'ouverture du Parlement,  2014. Les deux officiers de marine qui le précèdent illustrent l'Afrique du Sud multi-raciale.

http://www.news24.com/Multimedia/South-Africa/Opening-of-Parliament-20140213

 

 

 

 Mandela, par ses discours, exalte la « nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde ». Il fonde sa philosophie de la vie sur une forme d'humanisme dans la tradition africaine, l'ubuntu.

 Lui-même ne s'investit pas dans l'action politique directe.

En 1995, l'Afrique du Sud gagne la coupe du monde de rugby, à laquelle elle participe de nouvau pour la première fois depuis son exclusio à l'époque de l'apartheid. Cette victoire est présentée comme le symbole de la réconciliation nationale. L'équipe des Springboks (l'antilope emblématique) est composée de Blancs, sauf un seul joueur, et à ce titre mal perçue de la communauté noire. Mais Mandela la soutient depuis le début et, revêtu d'un maillot vert et orange des Sprinboks, il remet  la coupe au capitaine de l'équipe, François Pienaar, faisant de la victoire des rugbymen la victoire de la Nouvelle Afrique du Sud. C'est ce que raconte le film Invictus de Clint Eastwood.

À partir de 1996, Mandela laisse à son vice-président Thabo Mbeki la gestion courante. 

Il s'éloigne de son épouse Winnie, dont il désapprouve la radicalisation; de son côté elle lui reproche son attitude conciliante avec les Blancs et exerce encore une grande influence sur la fraction la plus dure de l'ANC. En 1996 il divorce d'avec elle et se remarie en 1998 avec la veuve du président du Mozambique.

Winnie Madikizela-Mandela, accusée d'une multitude de fraudes et délits, sera condamnée en 2003 à 4 ans de prison.

Pour refermer les plaies de l'apartheid, la Commission de la vérité et de la réconciliation, présidée par l'archevêque anglican et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, est organisée. Des centaines d'acteurs de l'apartheid, mais aussi de la lutte violente contre l'apartheid, viennent (ou refusent de venir parfois) confesser leurs crimes et demander pardon. Peu de sanctions judiciaires furent infligées aux acteurs des années noires, qui avaient obéi aux ordres ou se repentaient. 

Desmond Tutu dit : "sans pardon, il n'y a pas d'avenir, mais sans confessions, il ne peut y avoir de pardon. "

Winnie Mandela ne sera pas réellement inquiétée pour son rôle (qui semble établi) dans l'assassinat d'un adolescent à l'époque de la lutte contre l'apartheid (il était accusé d'être un indicateur du gouvernement) mais la commission vérité et réconciliation accusera Winnie d'avoir commis des violations grossière des droits de l'homme.

Prônant la réconciliation nationale, Mandela  organise une tea party à Pretoria réunissant les épouses des anciens Premiers ministres et présidents du pays sous l'apartheid avec les épouses des anciens dirigeants de l’ANC prisonniers de Robben Island.

On voit Mmes Vorster et Botha converser amicalement avec Mmes Sisulu, et Tambo, épouses ou veuves de militants ANC emprisonnés autrefois par la police de l'apartheid. Nelson Mandela va même rendre visite à Betsie Verwoerd, quasi centenaire, veuve du Premier ministre emblématique de l'apartheid.

 

Mandela encourage les Sud-Africains noirs à soutenir l'équipe de rugby des Springboks, pourtant composée de Blancs,  lors de la coupe du monde de rugby 1995 (épisode retracé dans le film Invictus, du nom d'un poème favori de Mandela).

En 1998, l'ancien ministre blanc Pik Botha raconte qu'il fut opéré d'un cancer :

 " Quand je me suis réveillé, c'est Nelson Mandela qui me tenait la main. […] Nous ne le connaissions pas. Nous ne savions pas quel genre d'homme il était. Alors on l'a oublié pendant vingt-sept ans en prison. Espérons que cela nous serve de leçon ".

 Mais le progrès économique et social du pays est aussi une priorité.

 Un programme de développement économique ambitieux est lancé, soutenu par tous les partis politiques.

 1, 100 000 maisons à bas coût pouvant bénéficier de prêts à l'acquisition sont construites. Mais tout cela reste insuffisant pour faire reculer la pauvreté et le chômage chez les Noirs.

Néanmoins Mandela (qui autrefois a brièvement appartenu au petit parti communiste sud-africain en même temps qu'à  l'ANC) veut rester dans le cadre de l'économie capitaliste.

On assiste progressivement à la formation d'une classe capitaliste noire

 L'aile gauche marxiste de l'ANC dès 1994 remet en cause les choix économiques pris par le gouvernement Mandela.

 

En 1995, la constitution transitoire de 1993  est remplacée par une nouvelle constitution, adoptée au parlement par la quasi-unanimité des députés de l'ANC et du parti national.

En 1996, les ministres du Parti national de de Klerk quittent le gouvernement d'union nationale pour entrer dans l'opposition. Des lois établissent la discrimination positive (affirmative action) destinée à favoriser l'intégration économique des Noirs

 

 La lutte contre le sida, qui fait des ravages, est longtemps négligée par le gouvernement.

Le pays est surtout confronté à une criminalité débordante.

 En réaction aux mesures de discimination positive, et en raison de l'insécurité galopante, plus de 800 000 blancs,  dont l'écrivain J. M. Coetzee, Prix Nobel de littérature, quittent le pays entre 1995 et 2005 (soit 16,1 % des Sud-africains blancs).

Les partis blancs se recomposent :

L'ancien ministre nationaliste Roelf Meyer quitte le parti national et fonde avec Bantu Holomisa, le Mouvement démocratique uni, le premier nouveau parti multiracial de l'ère post-apartheid.

Une partie des membres les plus conservateurs du Parti national rejoignent le Parti démocratique dirigé par Tony Leon,  plus énergique à leurs yeux dans son opposition à l'ANC, ou bien le Front de la liberté.

En 1998, sous la direction de Marthinus van Schalkwyk, le Parti national devient le Nouveau Parti national, une formation qui se veut plus centriste que son prédécesseur.

D’autres comme Pik Botha recommandent aux membres de leur communauté de rallier le seul parti d’avenir, l’ANC.

 

Thabo Mbeki, élu président de la république en 1999  à la fin du mandat de Mandela, qui ne se représentait pas, fait  entrer quelques Blancs au gouvernement, de gauche ou de droite : Jeremy Cronin,  par ailleurs secrétaire général adjoint du parti communiste sud-africain,  Pieter Mulder, chef du Front de la liberté, le parti de la droite afrikaner qui a succédé à l'ancien parti conservateur,  ou Marthinus Van Schalkwyk, du NPP

 

 Le 7 août 2004, Van Schalwyck annonce la fusion unilatérale de son parti, lointain héritier du parti du Dr Malan, avec l’ANC. Les derniers héritiers du parti qui avait autrefois représenté l'apartheid fusionnent avec leur ancien ennemi !

 Durant les deux mandats qu'effectue Mbeki , le pays connait une croissance économique de 5 à 6 % annuelle.

 

Thabo Mbeki est contraint de démissionner de la présidence sud-africaine en septembre 2008  après avoir été désavoué par son parti dans une affaire de corruption.

Les affaires de corruption et les procès mettant en cause les élus de l'ANC deviennent courants.

 Jacob Zuma, vice-président de Mbeki, qui  représente l'aile gauche de l'ANC, doit faire face à plusieurs procès entre 2004 et 2009 et perd momentanément son poste de vice-président (semble-t-il suite à des pressions exercées par le gouvernement britannique)  avant qu'il lui soit restitué par Mbeki.

En 2005, Jacob Zuma est accusé de viol. Il finit par être acquitté mais le juge Van der Merwe  critique son comportement sexuel irresponsable notamment en ce qui concerne les rapports non protégés.

 Kgalema Motlanthe, de l'ANC, a remplacé brièvement Thabo Mbeki comme président de la république après sa démission jusqu'aux prochaines élections.

En mai 2009 Jacob Zuma est élu président de la république après la victoire de l'ANC (65,90 %), lors  des élections, face notamment à l'AD  (16,66 %).

 Économie puissante, l'Afrique du Sud fait partie des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). C'est aussi un des pays les plus dangereux du monde, où l'écart entre les plus riches et les plus pauvres s'est accentué, où la politique de discrimination positive est contestée pour son inefficacité et où les tentatives de réforme agraire n'ont débouché que sur des échecs (Wikipedia).

 

 En décembre 2013, la figure emblématique de l'Afrique du Sud disparait. Nelson Mandela meurt à 95 ans.

Une centaine de chefs d'état font le déplacemnt pour ses funérailles. Le président américain Barack Obama prend la parole au stade de Soweto où a lieu la cérémonie officielle. Puis Mandela est enterré dans l'intimité  dans le village où il a passé son enfance.

En 2014, après les élections législatives, le Parlement, dominé par l'ANC, renouvelle Jacob Zuma comme président de la république dans un climat de désillusion générale.

 

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La population et les officiels défilent devant le corps de Nelson Mandela exposé pendant trois jours aux Union Buidings de Pretoria, du 11 au 13 décembre 2013. Ici, le président du Rwanda, Paul Kagamé..

Conformément aux traditions héritées de l'armée brtannique, quatre officiers la tête penchée, appuyés sur leur sabre, veillent le cercueil.

 http://www.theglobeandmail.com/news/world/in-pictures-mandelas-last-day-of-lying-in-state-prompts-record-number-of-mourners/article15944687/

 

 

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 Réunion des Brics : Russie, Inde, Brésil, Chine, Afrique du Sud. Jacob Zuma représente l'Afrique du Sud.

 https://fr.sputniknews.com/economie/201507071016894367/

 

 

 

Les Blancs critiquent aussi la discrimination positive et certaines mesures symboliques comme des changements de noms de lieu en  afrikaans, remplacés par des noms africains. Le vieux de Klerk a déclaré que ces mesures n'étaient pas conformes au pacte initial avec l'ANC.

 

En 2016, l'Afrique du Sud a  55, 2millions d’habitants.

60% vivent hors des  zones  urbaines.

 

En 2010, il est estimé que 79,4 % des habitants se considèrent comme Noirs, 9,2 % se considèrent comme Blancs, 8,8 % se considèrent comme métis ou Coloured et 2,6 % de la population comme Indiens ou Asiatiques (Wikipedia).

Les Blancs étaient  4,2 millions (en 2001).

La population blanche aurait perdu environ un million de personnes par émigration depus 1994.

Presque 80% de la population se définit comme de religion chrétienne (protestante très majoritairement), 15% sans religion, 1,5% est de religion musulmane (chez les Indiens), 1, 3% hindouiste et 0, 2% sont israélites.

Le pays compte aussi de petites communautés bouddhistes, des zoroastriens et des baha'is, et diverses sectes (Wikipedia).

 

 Un des problèmes majeurs de l'Afrique du Sud est la criminalité violente. 18 673 homicides ont été recensés entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016, soit une hausse de 4,9% en un an.

" En tête des provinces les plus dangereuses on retrouve le Natal (3929 meurtres) qui abrite la ville de Durban, suivi de près par le Gauteng (3842), région de Pretoria, et le Cap Occidental (3649). Ces trois provinces, sur les neuf que compte l’Afrique du Sud, concentrent à elles seules plus de la moitié des homicides du pays. Seules les région du Cap oriental et de Free State connaissent des chiffres en baisse.

Sur un an, le nombre de vols de voitures avec violence (ou « car-jacking ») a également augmenté de 14,3%, avec 14 602 cas enregistrés dans ce pays aux très fortes inégalités économiques."

"... les statistiques de la police montrent une amélioration dans certains autres domaines criminels. Sur l’année écoulée, le nombres de violences sexuelles a notamment diminué de 3,2%, avec 51 895 cas enregistrés en Afrique du Sud, où le viol demeure malgré tout un immense problème."

(article Jeune Afrique 2 septembre 2016 http://www.jeuneafrique.com/354289/politique/afrique-sud-homicide-commis-toutes-demi-heures/)

 

Ces chiffres sont un défi pour le gouvernement. Le viol en milieu scolaire est un phénomène très répandu.

L'Afrique du Sud n'est pas un pays facile et même les riches, abrités dans leurs résidences sécurisées, ne sont pas à l'abri de la violence dont l'origine se trouve le plus souvent dans les inégalités sociales et qui se trouve multipliée par la circulation libre des armes.

Le SIDA est un autre problème du pays.

Une  partie des sud-africains les plus pauvres considèrent que leur situation ne s'est pas améliorée, voire s'est aggravée depuis la fin de l'apartheid; ils critiquent la mainmise de l'ANC sur le pouvoir politique et économique, la corruption des politiciens et de la police.

 Pour eux, un apartheid économique a remplacé l'apartheid racial.

 80% des terres appartiennent touours à des Blancs.

 Des grèves très dures ont lieu, opposant notamment les mineurs au gouvernement.

"En 2014, 65% des familles noires vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Quant au chômage, il était officiellement de 25% de la population active alors que les agences indépendantes parlaient de plus de 40% avec des pointes à 80% dans certaines régions." (Bernard Lugan, http://www.huffingtonpost.fr/bernard-lugan/emeutes-xenophobes-en-afrique-du-sud_b_7149608.html

En 2005, l'Afrique du Sud était 2ème sur 138 pays pour les inégalités entre habitants (coefficient de Gini).

Parallèlement, une frange de Blancs pauvres vit très mal son déclassement.

En juillet 2013, Julius Malema, ancien membre  de l'ANC et dirigeant de sa ligue de jeunesse,  fonde un parti basé sur l'expropriation des terres et la nationalisation des mines sans compensation, le Economic Freedom Fighters party (EFF), parti des combattants pour la liberté économique (il faut comprendre combattants pour une juste distribution des produits de l'économie).

Il obtient 25 députés aux élections de 2014, qui siègent vêtus de rouge, coiffés parfois de casques de mineurs et font figure d'irresponsables et de trublions pour le reste de la classe politique.

Le parti s'en prend frontalement à Jacob Zuma lors de la nouvelle session parlementaire de février 2015, provoquant l'expulsion de ses membres du Parlement lors du discours présidentiel sur l'état de la Nation.

Plus tard en 2015, le parti de Malema demande que l'Afrique du Sud soit rebaptisé "Azanie", que l'hymne national sud-africain soit expurgé de Die Stem van Suid-Afrika et que d'autres symboles de la domination blanche soient effacés y compris dans l'architecture. Julius Malema appelle à détruire tous les monuments et statues liés à l'histoire des Blancs d'Afrique du Sud et ses adhérents s'attaquent à quelques monuments, tandis que le gouvernement condamne ces actions.

 

Les députés de l'EFF manifestent de nouveau leur opposition à Zuma en quittant la salle des séances en 2016.

 

 

 

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Members of the opposition Economic Freedom Fighters (EFF) party leave the parliamentary chamber as South Africa's President Jacob Zuma delivers his State of the Nation address in Cape Town, February 11, 2016. REUTERS/Schalk van Zuydam/Pool

 Les membres du parti des Combattants pour la liberté économique, en vêtements rouges, quittent la chambre du Parlement pendant que Jacob Zuma fait son discours sur l'état de la Nation au Cap, le 11 février 2016. Leur départ s'effectue sous le regard désapprobateur des autres députés de l'opposition, membres de la Democratic Alliance (parti multiracial mais dont les élus sont majoritairement blancs).

https://www.yahoo.com/news/south-africas-eff-party-ejected-parliament-ahead-zuma-125811220--business.html

 

 

 

 La personnalité contestée de Jacob Zuma focalise les critiques. Il est impliqué dans plusieurs affaires de corruption. Il a été récemment condamné par la justice pour l'utilisation de fonds publics - l'équivalent de 15 millions d'euros - pour  rénover sa résidence privée, somme qu'il a promis de rembourser.

Le président a perdu le soutien de l'opinion, mais pas encore celui de son parti, l'ANC, malgré des voix discordantes.

 

" Jacob Zuma est de religion chrétienne mais également très attaché à la culture et aux croyances traditionnelles des Zoulous. En vertu des « enseignements du Seigneur », il considère l’union civile des homosexuels comme un « déshonneur ». Il s’habille parfois en peaux de léopard lors des cérémonies traditionnelles et se déclare favorable au test de virginité des jeunes filles, respectant les coutumes les plus conservatrices de son ethnie. Il pratique la polygamie; " (Wikipedia).

 

 En avril 2016, le conseil national des dirigeants religieux (The National Religious Leaders Council, une instance groupant les chefs des diverses religions et églises) et le Conseil sud-africain des Eglises  (the South African Council of Churches, SACC) ont invité le président Zuma à quitter ses fonctions en estimant qu'il avait perdu toute légitimité morale pour diriger le pays.

 L'ANC est à l'image du président : ses principaux dirigeants sont accusés de corruption et de mainmise sur le pays - mais c'est justement piur cela que le parti au pouvoir tient bon : un proverbe politique cynique dit : "Il fait froid à l'extérieur de l'ANC". Et tout le monde préfère rester au chaud et profiter du pouvoir et des avantages n nature qu'il apporte.

 

Le principal parti d'opposition est la Democratic Alliance (DA)

La DA a été fondée en 2000 à la suite de l'alliance de trois partis politiques:  le Parti démocratique (social-libéral) de Tony Leon, le Nouveau Parti national (conservateur) et l'Alliance fédérale (conservateur) - à laquelle s'est joint en août 2010, le parti des Démocrates indépendants.

La DA détient au parlement le statut d'opposition officielle depuis 2004.

 

Helen Zille, maire du Cap à l'époque, fut élue par les militants de l'Alliance démocratique pour succéder à Tony Leon à la direction générale (leadership) du parti. Elle estime que les membres du parti devraient connaître au moins une des onze langues du pays en plus de la sienne et parle couramment le xhosa.

 

Lors du congrès du parti en mai 2015 à Port Elizabeth, les membres de la DA élisent Mmusi Maimane, le chef du groupe parlementaire de la DA à l'Assemblée nationale, comme nouveau leader. Âgé de 34 ans, Maimane devient le premier noir à prendre la tête du parti jusque là encore qualifiée de parti blanc par l'ANC.

 

Aux élections municipales de 2011, Helen Zille déclare : Nous avons gagné, pour la première fois, des circonscriptions 100 % noires, et c'est le tournant que je voulais.

 

Une étude réalisée à la veille des élections de 2014 montrent que l'électorat de la DA est composé de 50 % de Blancs, 27 % de Coloureds, 20 % de Noirs et 3 % d'Indiens, ce qui en fait le parti le plus multiracial du pays.

Il se positionne au centre avec un volet social.

En 2014 le parti progresse avec 22% des voix et 89 sièges de députés, tandis que l'ANC a 62% des voix et 249 députés, les autres partis représentés au Parlement étant le EFF de Julius Malema avec 25 députés et l'Inkhata du prince zoulou Buthelezi avec 10 députés.

 

 Parmi les partis d'opposition figure aussi le Congrès du peuple, créé en 2008 par des dissidents de l'ANC (aile favorable à l'ancien président Thabo Mbeki et hostile à Jacob Zuma). Ce parti se positionne comme social-démocrate et critique l'influence encore trop importante du marxisme sur l'ANC.

Aux élections de 2014 il a obtenu seulement 3 députés, perdant 27 députés par rapport aux élections précédentes.

Le Front de la Liberté, ou Freedom Front Plus, ou en afrikaans  Vryheidsfront Plus est le parti des Blancs pauvres, qui a toujours dans son programme la constitution d'un état séparé pour les Blancs et surtout les Afrikaners, mais a mis en veilleuse cette revendication pour une défense de la spécificité culturelle afrikaner. Il ne compte aussi que 4 députés aux élections de 2014.

Curieusement il a été représenté au gouvernement de Jacob Zuma par son chef Pieter Mulder, comme vice-ministre de l'agriculture et des forêts de 2009 à 2014, preuve que, même politiquement, Blancs et Noirs ont besoin les uns des autres..

En 2016 il présente pour la pemière fois des Coloured comme candidats aux municipales.

 

 

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 Site de la Democratic Alliance. Nous travaillons pour vous.  Créer des emplois, stopper la corruption, et améliorer les services publics partout où nous gouvernons.

Les principaux chefs du parti sont sur la photo: Herman Mashaba, maire de Johannesbourg, Athol Trollip, maire de Nelson Mandela Bay, Mmusi Maimane (leader), Patricia de Lille, maire du Cap, Solly Msimanga, maire de Tshwane.

 

 

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Mmusi Maimane, leader de la Democratic Alliance, au Parlement, lors de la discussion d'une motion pour démettre de ses fonctions le président Zuma, 5 avril 2016. La motion de l'opposition  fut repoussée, mais les choses se passaient dans la bonne humeur.  (AP Photo/Schalk van Zuydam)  

http://www.seattletimes.com/nation-world/south-african-parliament-to-debate-motion-against-president/

 

 

 

 Post Scriptum : février 2018. Jacob Zuma a été forcé à la démission par son parti, l'ANC, et Cyril Ramaphosa  a été élu président par le Parlement. Ancien syndicaliste, Cyril Ramaphosa  est maintenant un homme d'affaires et l'un des hommes les plus riches d'Afrique du Sud (la douzième fortune d'Afrique du pays selon le magazine Forbes). Comme son salaire présidentiel a été fixé à l'équivalent de 248 000 euros (soit 50 000 euros de plus que le président Zuma), Julius Malema a estimé que Ramaphosa, en raison de sa fortune, n'avait pas besoin de son salaire et pourrait en faire don au système de santé de son pays qui est mal en point.

 

 

 

 

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Mai 2019 : Cyril Ramaphosa est réélu président de la république après les élections générales (où l'ANC obtient son plus mauvais score depuis qu'elle est arrivée au pouvoir avec Mandela). Il prête serment en public dans le Loftus Versveld Stadium de Pretoria le 25 mai. 

 https://news.sky.com/story/cyril-ramaphosa-sworn-in-as-south-africas-president-as-he-promises-new-era-of-hope-11728213

 

 

 

 

 

 

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Le comte Lanza vous salue bien
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